Ole Einar Björndalen, ici à l’entraînement à Ruhpolding, ne disputera sans doute pas ses 7è Jeux olympiques à Pyeongchang. / SVEN HOPPE / AFP

A-t-on vu Ole Einar Björndalen disputer mercredi 10 janvier sa dernière course de biathlon, terminée à une triste 42è place ? Lors du 20 km de Ruhpolding (Allemagne), le sportif le plus médaillé de l’histoire aux Jeux olympiques d’hiver – 13 podiums, dont huit titres olympiques – a sans doute raté sa dernière chance d’obtenir sa qualification pour les Jeux de Pyeongchang (du 9 au 25 février).

Loin de ces préoccupations, son successeur au sommet du biathlon, Martin Fourcade, a remporté une quatrième victoire d’affilée en écrasant la concurrence sur l’une de ses pistes favorites.

Malgré une faute sur le dernier de ses 20 tirs, Fourcade, puissant sur des skis visiblement bien préparés (quatre Français dans les 15 meilleurs temps de ski), a relégué le deuxième, le Slovène Ondrej Moravec, à une minute. Son plus dangereux rival cette saison, Johannes Böe, a pris la troisième place. Fourcade et lui se partagent le petit globe de vainqueur de la Coupe du monde de la spécialité, attribué après deux courses seulement. Il rejoindra la collection de globes entamée il y a huit ans par Martin Fourcade, qui compte désormais six gros globes (classement général) et 21 petits globes (classement par spécialité).

Björndalen sixième Norvégien

Cela lui en fait deux de plus que Ole Einar Björndalen, qui n’est plus que l’ombre de lui-même cette année. A 43 ans, le Norvégien n’a jamais trouvé le rythme cette saison, avec une 18place pour meilleur résultat. Il pensait pourtant disputer en Corée du Sud ses septièmes et derniers Jeux olympiques, 24 ans après ses débuts à Lillehamer.

Il est devancé par cinq compatriotes au classement de la Coupe du monde, ce qui contraint l’encadrement de l’équipe de Norvège à le sélectionner, au mieux, pour un poste de remplaçant du relais aux JO. Or personne n’envisage de laisser la légende du biathlon dans un rôle subalterne.

Björndalen s’était pourtant reposé ces dernières semaines, faisant l’impasse sur les épreuves du Grand-Bornand et d’Oberhof. En théorie, l’idole pourrait trouver sur le relais vendredi ou à Antholz-Anterselva, en Italie, la semaine prochaine, une dernière chance de s’illustrer. Mais les propos avant cette course de Siegfried Mazet, l’entraîneur français des Norvégiens au tir, n’allaient pas dans ce sens : « Si jamais il fait une performance honorable demain [aujourd’hui], il ira peut-être la semaine prochaine à Antholz, où nous alignerons l’équipe qui ira aux Jeux », disait-il dans L’Equipe.

Or une 42è place (avec trois fautes) n’est pas considérée, pour un biathlète norvégien, comme une performance honorable. De sorte que le biathlon a peut-être vu partir, en catimini, ce mercredi, son meilleur spécialiste.