L’arrêté préfectoral obligeant Lactalis à stopper l’activité de production de lait et de produits infantiles de son usine de Craon (Mayenne) a été pris le 9 décembre. Une décision faisant suite à la survenue de cas de salmonellose chez des bébés ayant consommé des produits fabriqués sur ce site.

Le 20 décembre, les autorités de santé en avaient dénombré 35. Mais cet arrêté préfectoral, pris par le préfet de la Mayenne, n’a été publié que le 29 décembre et a eu peu de retentissement.

Lecture instructive

Pourtant, sa lecture est instructive. D’abord, à aucun moment, le nom du groupe Lactalis, propriétaire de l’usine incriminée, n’est cité. Il n’est question que de l’entreprise Celia. C’est le nom de la société acquise par Lactalis en 2006. Soit un an après une première alerte à la salmonelle qui avait contraint l’entreprise Celia de retirer ses produits du marché.

Autre élément clé de l’arrêté préfectoral, les raisons qui motivent la « fermeture urgente partielle » de Craon. Une mesure qui « s’applique sur les tours de séchage N°1 et N°2 ainsi que les ateliers de conditionnement ». Il explique que « 20 prélèvements sur surfaces ont été réalisés dans les locaux de l’entreprise Celia sise à Craon en date du 4 décembre 2017 par les services vétérinaires de la Mayenne assistés du laboratoire vétérinaire départemental ».

« Présence de Salmonella Agona »

Dans ses rapports du 8 décembre, ce laboratoire « confirme la présence de Salmonella Agona dans les prélèvements identifiés numéro 6 et numéro 7 correspondant respectivement aux matériels de nettoyage vert (dont pelle, balai, raclette) et roues du Fenwick/aspirateur en rez-de-chaussée, zone sèche de la Tour n°1 ».

De plus, nous dit, l’arrêté, « l’entreprise Celia a procédé depuis le 4 décembre a des auto-contrôles renforcés sur différents lots de produits prélevés dans les tours de séchage 1 et 2 et en conditionnement (…) et fait état par courriel en date du 8 décembre 2017 de la suspicion de présence de salmonelle sur 5 lots ». Ces contrôles ont été confiés au laboratoire Eurofins.

Il conclut, « dès lors ; il est établi que des salmonelles sont présentes dans les locaux de l’entreprise Celia sise à Craon et sont source de contamination des produits ».