Près de deux mois après la disparition du ARA San Juan, les circonstances de l’accident du sous-marin argentin sont désormais établies. Le signal acoustique détecté le 15 novembre 2017 est bien lié à la disparition du submersible, affirme dans un rapport le Bureau américain du renseignement naval (US Office of Naval Intelligence, ONI).

L’ONI, qui s’appuie sur les données recueillies par l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, précise ainsi que le bruit enregistré ce 15 novembre 2017 a bien été produit par l’implosion du San Juan à une profondeur d’environ 400 mètres, libérant une énergie équivalente à celle produite par une explosion de près de six tonnes de TNT.

« Ils n’ont pas souffert »

La coque du submersible a été, du fait de la pression à cette profondeur, entièrement pulvérisée en « 40 millisecondes », note le rapport du Bureau américain du renseignement naval, et a sombré « verticalement » à une vitesse de 10 à 13 nœuds. Impossible donc, selon l’organisme américain, que les 44 marins argentins à bord du San Juan se soient rendu compte de la survenance de l’implosion. « Ils n’ont pas souffert, ils ne sont pas morts noyés. Leur mort a été instantanée », précise l’ONI.

Une précision qui aura du mal à taire la peine et la colère des familles des victimes qui, un temps maintenues dans l’espoir de retrouver leurs proches vivants, puis plongées dans le désespoir par la nouvelle de l’abandon des recherches, s’étaient indignées du traitement de la catastrophe par les autorités du pays. La disparition du sous-marin, acheté en Allemagne en 1985, avait également entraîné une polémique en Argentine sur l’état des bâtiments de la marine, certains l’expliquant par la réduction continue du budget militaire, quand des voix critiques n’hésitaient pas, elles, à imputer à la corruption endémique en Argentine les raisons de la déliquescence des navires argentins.