Capture écran de l’émission « News et Compagnie », sur BFM-TV, mercredi 10 janvier.

Moment de malaise, mercredi 10 janvier, sur le plateau de BFM-TV. Vingt-quatre heures après la publication dans Le Monde d’une tribune polémique d’un collectif de 100 femmes – dont Catherine Deneuve – revendiquant pour les hommes la liberté d’importuner les femmes, Brigitte Lahaie, signataire du texte, a déclaré sur le plateau de la chaîne d’informations en continu que les femmes peuvent « jouir lors d’un viol ».

L’ancienne actrice de films pornographiques et animatrice sur RMC répondait alors à Caroline De Haas, également invitée dans l’émission « News et Compagnie » de BFM-TV, qui faisait valoir que « les violences, elles empêchent la jouissance ». « Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général », énonçait alors la militante féministe, elle-même victime d’un viol.

Caroline De Haas, à l’origine d’un texte publié mercredi sur France Info dans lequel elle s’est attachée à répondre point par point aux arguments avancés dans la tribune parue dans Le Monde, s’est indignée après l’émission sur Twitter des propos de Brigitte Lahaie :

« Le corps d’une victime de violence peut réagir de plein de manières différentes. Cela ne change rien au fait que le viol est un crime. Placer cette phrase alors que l’on parlait de plaisir sexuel donne un sentiment de banalisation de la violence. »

Car si une femme peut effectivement jouir lors d’un viol, cela ne signifie aucunement qu’elle a consenti à l’acte sexuel, comme le rappelle L’Express, études scientifiques à l’appui. « Nos corps répondent au sexe, explique ainsi une journaliste américaine sur le site Popular Science. Nos corps répondent à la peur. Nos corps réagissent. Ils le font souvent sans notre permission ou notre volonté. L’orgasme pendant un viol n’est pas un exemple de l’expression d’un plaisir. »