Plus que quelques jours, ou quelques semaines, pour voir ou revoir les chefs-d’œuvre des plus grandes expositions de l’année passée, qui nous permettent de revisiter quatre siècles d’histoire de la peinture.

Ça commence avec le 15e siècle et les maniéristes florentins — Pontormo, Rosso et Bronzino. A la suite de quoi Caravage s’oppose au maniérisme par son réalisme sans concession, et sa peinture influencera les plus grands maîtres du 17e siècle — Vélasquez, Zurbaran, Georges de la Tour, Rembrandt, etc.

Le balancier de l’histoire de l’art sonne, alors, l’appel d’un art moins austère, un art enchanteur, délicat, virtuose et enlevé qui trouvera son parangon dans la musique de Mozart et dans l’art français du 18e siècle, de Watteau à Fragonard, dont les œuvres filmées sont visibles au musée du Louvre.

Mais la légèreté des mœurs est bientôt réprimée par la Révolution française, et tout le 19siècle trouvera alors dans la peinture des passions romantiques la seule liberté d’expression qu’autorisait ce siècle puritain.

La belle exposition du peintre irlandais F. W. Burton vient à point pour exemplifier cette peinture académique et romantique à la fois — comme pourraient le faire Ingres, Chassériau, Bouguereau et tant d’autres. La touche est léchée et la composition toujours très recherchée, mais c’est justement l’artificialité de cette mise en scène que veulent abandonner les peintres « modernes » de la fin du 19e siècle.

Impressionnistes et nabis privilégient la peinture de la vie quotidienne de leur temps, qu’illustre si bien l’art de Toulouse-Lautrec qui, tout comme Manet aux Folies Bergère et Degas dans les salles de théâtre, va surprendre les gestes les plus naturels de la vie populaire et marginale de Montmartre. C’est, enfin, le cas de Gauguin qui va trouver dans l’exotisme des civilisations lointaintes ce naturel dont la civilisation occidentale a perdu le goût — comme nous le rappelle la belle exposition du Grand Palais.

Les expositions dont il est question dans la vidéo :

F.W. Burton | National Gallery, DUBLIN
jusqu’au 14 janvier 2018
Il Cinquecento a Firenze | Palazzo Strozzi, FLORENCE
jusqu’au 21 janvier 2018
Gauguin l’alchimiste | Grand Palais, PARIS
jusqu’au 22 janvier 2018
Dentro Caravaggio | Palazzo Reale, MILAN
jusqu’au 28 janvier 2018
Toulouse-Lautrec. ll mondo fuggevole | Palazzo Reale, MILAN
jusqu’au 18 février 2018