Le poste  de transformation électrique destiné à renforcer l'alimentation du sud de la Bretagne, à Calan, le 17 janvier 2011. / DAMIEN MEYER / AFP

La Bretagne ne sera bientôt plus une péninsule, au moins sur le plan énergétique. Samedi 13 janvier doit être inaugurée une ligne électrique souterraine de 76 kilomètres, qui relie Lorient à Saint-Brieuc, en présence de l’ancien président de la région Jean-Yves Le Drian et de la secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, Brune Poirson.

Ce « filet sécurité Bretagne » devrait permettre de limiter la fragilité électrique de la région, en la traversant du nord au sud. Le Bretagne est dans une situation paradoxale : alors qu’elle connaît une hausse continue de sa consommation – quatre fois plus que le reste du pays – la région importe 86 % de son électricité d’autres régions. Ce sont notamment la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), en Normandie, et la centrale au charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, qui apportent la fée électricité aux Bretons.

Alertes par mail ou par SMS lors des pics de consommation

Une situation qui inquiète depuis longtemps les élus locaux et RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité. C’est notamment en Bretagne que RTE a mis en place depuis 2008 le système EcoWatt. Cette application envoie des alertes par mail ou par SMS lors des pics de consommation, le matin ou en début de soirée, sur le modèle des journées rouges de Bison futé, afin d’inviter les Bretons à faire attention. Par exemple en décalant l’utilisation du lave-linge ou du sèche-linge de quelques heures, pour permettre au réseau de tenir la charge. « Cela a un impact sur 1,5 % à 2 % de la consommation, ce qui n’est pas négligeable », se félicite-t-on chez RTE.

Après six ans d’études et de travaux et 120 millions d’euros d’investissement, cette nouvelle ligne devrait contribuer à stabiliser le réseau breton. Surtout, elle pourra aussi accueillir plus facilement l’électricité produite par les énergies renouvelables, qui assurent une écrasante majorité de la maigre production électrique de Bretagne, et plusieurs projets sont en cours de développement, en particulier dans l’éolien en mer, où le potentiel est très important.

Mais plusieurs des parcs éoliens prévus depuis plus de six ans au large de Saint-Nazaire ou de Saint-Brieuc accusent des retards conséquents. Au mieux, des éoliennes offshore commenceront à y produire de l’électricité en 2021. Et même ainsi, la production électrique bretonne restera très largement insuffisante pour couvrir les besoins régionaux.