Au moins seize personnes, dont une femme, ont été arrêtées, dimanche 14 janvier, par la gendarmerie dans l’enquête sur le massacre de treize personnes en Casamance, région forestière du sud du Sénégal, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de sources concordantes.

Il s’agit des premières arrestations annoncées depuis le massacre, le 6 janvier, de treize jeunes hommes venus chercher du bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de cette région agricole et touristique bordée au nord par la Gambie et au sud par la Guinée-Bissau.

Parmi les personnes arrêtées, dans le village de Toubacouta, au sud de Ziguinchor, figurent quatre jeunes membres d’un comité villageois de surveillance des forêts, condamnés puis libérés en octobre à la suite d’un conflit avec des exploitants forestiers, a rapporté l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique), citant un témoin.

Un jeune habitant a, par ailleurs, indiqué par téléphone à l’AFP avoir été arrêté avec 15 autres personnes par des militaires entrés à Toubacouta dans la matinée. « Ils ont fouillé le village », a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat. Selon le président de l’Association des jeunes de Toubacouta, Abdou Sané, qui a dit avoir fait le tour des familles, « 19 jeunes et une femme ont été arrêtés ce matin [dimanche] par des gendarmes ». « Ils sont détenus à la gendarmerie de Ziguinchor ».

« Une paix sans vainqueur ni vaincu »

Selon des experts et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), le massacre pourrait être lié à l’exploitation illicite du bois précieux en Casamance, région en proie à une rébellion indépendantiste depuis 1982, mais qui connaît une accalmie ces dernières années.

Le ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall, a annoncé le 9 janvier un renforcement de la répression du trafic de bois en Casamance. Quelques jours avant le massacre, le climat semblait particulièrement propice à une relance du processus de paix.

Dans son message de fin d’année, le président Macky Sall avait lancé un appel à la rébellion pour faire « le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu », et deux membres du MFDC avaient été libérés le 1er janvier.