Oxford a enregistré 230 départs d’enseignants européens. / ADRIAN DENNIS / AFP

C’est le début du « Brexodus », redoute le journal britannique The Independent : au cours de l’année écoulée, plus de 2 300 universitaires européens ont démissionné des universités britanniques, rapporte-t-il dans son édition du 6 janvier, soit une augmentation de 19 % par rapport à 2016. Avec 230 départs (contre 171 en 2014-2015), l’université d’Oxford enregistre la plus grosse perte, selon des chiffres portant sur 105 universités rapportés par des députés libéraux démocrates.

Dans la foulée du référendum du 24 juin 2016, par lequel une majorité de Britanniques ont voté la sortie de l’Union européenne, Le King’s College de Londres a également perdu 139 universitaires originaires de l’Union européenne (contre 108 avant le référendum), et 173 ont démissionné de l’université de Cambridge en 2017 (contre 153 en 2016). Ces départs inquiètent la British Academy qui, dans un rapport, souligne que les futurs changements des règles d’immigration post-Brexit constituent une menace pour le pays.

Sur plus de 25 400 universitaires européens présents dans les établissements d’enseignement supérieur britanniques, 6 633 travaillent sur des sujets tels que l’ingénierie, les mathématiques et l’informatique, où le Royaume-Uni fait face à de graves pénuries de compétences, rapporte The Independent. En outre, 4 922 universitaires consacrent leurs travaux à des domaines vitaux tels que les sciences de la santé, les soins infirmiers ou la médecine, et 1 307 à l’économie.

Quant au nombre d’étudiants européens à avoir postulé dans une université britannique, il a lui aussi chuté de 5 % à la rentrée 2017, soit 2 600 étudiants de moins qu’en 2016, relatait en septembre le journal ABC News.

Selon Maike Bohn, une Allemande qui travaillait auparavant à l’université de Bristol et à la Saïd Business School, à Oxford, les jeunes universitaires s’inquiètent de savoir si leurs qualifications resteront valables après le Brexit, a-t-elle confié au journal. D’autres encore redoutent de ne plus être éligibles aux bourses européennes de recherche fois que la Grande-Bretagne aura quitté l’Union européenne, le 29 mars 2019.