Les inévitables Patriots de New England, les improbables Jaguars de Jacksonville, les Vikings miraculés de Minnesota… les playoffs de la Ligue nationale de football américain (NFL) ont livré leur lot de surprises et de confirmations à l’issue du deuxième tour qui s’est achevé dimanche 14 janvier.

On vous propose un résumé de l’action et un point sur les prochaines échéances, les finales de conférences :

  • Eagles de Philadelphie vs Vikings du Minnesota pour la NFC, le 20 janvier.
  • Patriots de New England vs Jaguars de Jacksonville pour l’AFC, le 21 janvier.

Des Vikings miraculés (victoire 29-24 contre les Saints de La Nouvelle-Orléans)

Le quarterback Case Keenum après la victoire des Vikings contre les Saints, le 14 janvier à Minneapolis. / Mark J. Rebilas / USA TODAY Sports

Chaque année, le Super Bowl se déroule dans un stade préalablement choisi pour qu’il n’y ait aucun avantage de terrain pour les deux équipes. Cette année, il se trouve que ce sera sur le terrain des Vikings du Minnesota. La franchise n’a jamais remporté le Super Bowl, avec quatre finales perdues vieilles d’un demi-siècle. Ses fans avaient entouré la date de 2018 avec le fol espoir que ce soit enfin le cas, avec en bonus la possibilité d’une victoire à domicile.

Malgré la perte de leur quarterback titulaire Sam Bradford très tôt dans la saison, les Vikings ont dominé leur division et se sont facilement qualifiés pour les playoffs, obtenant même une semaine de repos supplémentaire grâce à leur statut de tête de série. Jusque-là tout allait bien.

Pour leur premier match de playoffs face aux Saints, ils étouffent leurs adversaires en marquant 17 points consécutifs. Jusque-là tout allait bien. Puis ils ont implosé. Les Saints prennent l’avantage (21-20) avec un coup de pied à 29 secondes de la fin. Les Vikings sont à plus de 60 yards. Ils ont une tentative pour marquer et sauver leur saison. On ne sait pas comment Case Keenum a réussi à trouver Stefon Diggs dans ces conditions, ni comment Stefon Diggs a réussi à marquer. C’est une des actions les plus incroyables de l’histoire de la NFL.

Des Eagles résilients (victoire 15-10 contre les Falcons d’Atlanta)

A Philadephie aussi, on connaît les affres de perdre son quarterback titulaire. Carson Wentz était parti pour une saison de MVP (meilleur joueur de la ligue) avant qu’un tacle ne brise un ligament croisé antérieur. Sans leur leader, les Eagles, qui n’avaient perdu que trois matchs en saison régulière, ne semblaient plus si invincibles.

Face aux Falcons, finalistes du dernier Super Bowl, ils ont peiné. Le remplaçant de Wentz, NIck Foles, n’a ni sa puissance de bras, ni son intelligence de jeu. Il a dû se contenter de faire ce qu’il pouvait, en minimisant les fautes. Suffisant pour une équipe portée par une défense féroce. Les Eagles ont justifié leur première place dans la NFC et joueront leur première finale de conférence en dix ans. La dernière fois qu’ils avaient remporté un tel match remonte à 2004. Ils avaient alors perdu contre les inévitables Patriots de New England.

Des Patriots indétrônables (victoire 35-14 contre les Titans du Tennessee)

Le quarterback des Patriots, Tom Brady, le 13 janvier à Foxborough. / Charles Krupa / AP

On ne présente plus les Patriots à quiconque suit un peu la NFL depuis près de deux décennies. C’est plus qu’une dynastie, c’est l’équivalent sportif d’une certitude. Le proverbe dit « en ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts ». On peut ajouter « et que les Patriots seront compétitifs en NFL ».

Face aux Titans, le légendaire Tom Brady a ajouté une pierre de plus à son édifice personnel. Un match parfait, avec trois touchdowns et, pour la forme, un énième record : le plus vieux quarterback à gagner un match de playoffs, à 40 ans et 163 jours. Pour continuer sur les records : les Patriots de Brady joueront une septième finale de conférence consécutive. En cas de victoire, ils disputeront le Superbowl pour la dixième fois. Ils l’ont déjà gagné cinq fois en quinze ans, dont l’année dernière. Ils sont, bien sûr, les favoris.

Des Jaguars que personne ne voyait là (victoire 45-42 contre les Steelers de Pittsburgh)

En 2017, les Jaguars de Jacksonville étaient une des pires équipes de la NFL. En un an, ils en sont devenus une des meilleures. Cela s’explique par le fonctionnement même de la NFL, qui permet aux derniers de devenir les premiers s’ils ont de l’instinct (choisir de bons jeunes joueurs lors du draft) et de l’argent (faire signer des agents libres à grands coups de millions).

Et c’est ainsi, grâce au jeune running-back Leonard Fournette (trois touchdowns contre Pittsburgh), à une défense renforcée à l’intersaison, et depuis devenue la meilleure de la NFL, que les Jaguars, sous la direction de l’entraîner Doug Marrone, se retrouvent en finale de conférence alors que très, très peu d’observateurs avisés auraient parié sur eux en début de saison. Ils sont maintenant confrontés à la machine Patriots et, comme il y a quelque mois, personne ne les donne favoris. Sauf eux-mêmes. Parce que selon le cornerback Jalen Ramsey, « on va aller au Super Bowl, et on va le gagner ». C’est dit.