La colère est montée chez les surveillants des prisons françaises depuis l’agression de trois gardiens par un détenu djihadiste dans le Pas-de-Calais. L’UFAP-UNSA Justice, syndicat majoritaire, la CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentiaire réclament plus de sécurité et ont appelé à « un blocage total » des prisons françaises à compter de lundi, 6 heures du matin.

Cette « opération prison morte » est « reconductible », assurent les syndicats. « Tant qu’on ne trouvera pas un chemin d’entente avec le gouvernement, on ne lâchera rien », a affirmé Jean-François Forget de l’UFAP-UNSA, qui dénonce « l’impunité totale » dans les prisons et le « laxisme » des gouvernements successifs face au traitement des détenus radicalisés les plus violents.

  • A Vendin-le-Vieil, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l’arme blanche par l’islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l’attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002, des débrayages ont déjà eu lieu vendredi.

Lundi, une centaine de surveillants bloquaient « quasiment totalement », la prison, a constaté une journaliste de l’Agence France presse (AFP).

  • A Fresnes (Val-de-Marne), environ 150 agents se sont réunis à partir de 6 heures autour de barricades dressées le long de l’allée bordant le mur d’enceinte du centre pénitentiaire, où les manifestants faisaient brûler quelques palettes, sous l’œil de quelques CRS, a constaté un journaliste de l’AFP.

« On veut montrer notre soutien aux collègues de Vendin. Pour nous, ça reste un attentat et pas une agression lambda », soutient Frédéric Godet, délégué syndical UFAP-UNSA. « On a pas mal de détenus radicalisés en sous-marin dans la détention. (…) Avec la surpopulation et le manque d’effectifs, c’est dur de s’en rendre compte », a ajouté Christian, surveillant dans cette prison remplie à 200 % de sa capacité.

  • A Marseille, une cinquantaine d’agents, postés à 6 h 30 devant les deux entrées de la prison des Baumettes, entendent bloquer « pendant quelque temps » l’entrée des agents venant prendre leur service, a constaté une photographe de l’AFP. Des palettes ont également été installées.

« C’est une première mobilisation pour montrer au gouvernement qu’il doit nous prendre au sérieux. Il faut arrêter les belles paroles, on veut des actes concrets pour l’amélioration de nos conditions de travail et notre sécurité », a expliqué David Cucchetti, de la CGT-Pénitentiaire.

  • La maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) et les centres pénitentiaires de Meaux-Chauconin et de Réau (Seine-et-Marne) étaient totalement bloqués à 6 h 30, selon des sources syndicales ;

La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a de son côté prévu de se rendre mardi à Vendin-le-Vieil.