Richard Ferrand, le 2 juin 2017. / FRED TANNEAU / AFP

Richard Ferrand n’en a pas fini avec l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Le parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire le 12 janvier pour « prise illégale d’intérêts » après la plainte déposée en novembre de l’association Anticor contre l’ancien ministre, selon une information du Canard Enchaîné dont Le Monde a eu confirmation mardi 16 janvier. Le juge d’instruction désigné pour enquêter est le doyen des juges d’instruction du pôle financier de Paris, Renaud Van Ruymbeke.

Le parquet de Brest avait classé l’affaire sans suite en octobre 2017 mais l’association avait porté plainte un mois après pour relancer l’enquête. La plainte portait sur des faits présumés de « prise illégale d’intérêts », et recel et complicité de ce délit.

« Nous étions en attente de la suite de la procédure »

« Cela ne nous étonne pas. Ce n’est que la suite logique de la procédure car nous savions depuis octobre que Anticor avait porté plainte et avait l’intention d’aller jusqu’au bout. Nous étions donc en attente de la suite de la procédure. S’il y a besoin d’autres éléments, on leur fournira », a assuré l’entourage de M. Ferrand au Monde.

Dans sa décision, rendue mi-octobre, le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé, avait fait savoir que « les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie ne sont pas constituées, faute d’un préjudice avéré ». Si M. Récappé avait reconnu que « le parquet de Brest aurait pu envisager l’ouverture d’une information judiciaire » au sujet de l’éventuelle « prise illégale d’intérêt », cette possibilité avait été écartée car les faits avaient été considérés comme prescrits.

Mutuelles de Bretagne

En mai 2017, Le Canard Enchaîné avait révélé que, alors que les Mutuelles de Bretagne cherchaient un endroit pour relocaliser l’un de leurs centres de soin dans le centre de Brest, Richard Ferrand, alors directeur général des Mutuelles, avait organisé l’achat de locaux rue George-Sand par sa compagne Sandrine Doucen, pour qu’elle les loue aux Mutuelles dans la foulée.

A l’époque, le PNF avait déclaré que ces faits n’entraient pas dans son « champ de compétence » et n’avait pas ouvert d’enquête préliminaire. M. Ferrand, tout juste nommé ministre, avait démissionné avant d’être nommé président du groupe La République en Marche (LRM) à l’Assemblée nationale.