L’avis du « Monde » - On peut éviter

Du jour au lendemain, tout s’effondre autour d’Angela (Michèle Laroque). Elle qui pensait avoir une vie idéale se retrouve seule le soir de Noël : son mari la quitte, sa mère part à la campagne et sa fille rejoint son petit copain. C’est devenu un genre à part entière dans le cinéma français : une actrice mûre joue une héroïne qui traverse une véritable catastrophe intime : mari, enfant, parfois travail, tout ce qu’elle pensait avoir pour de bon s’évanouit du jour au lendemain. Avec Brillantissime, on pouvait penser que Michèle Laroque, qui adapte là une pièce de boulevard, nous offre la version grand public de ce qu’on pourrait appeler le « film du retour d’âge ».

Célibat vécu comme une maladie

Ces dernières années on a ainsi pu voir de beaux portraits de femmes, précis, audacieux, de L’Avenir de Mia Hansen-Love (2016) à Aurore de Blandine Lenoir (2017), la crise de la cinquantaine devenait l’occasion d’une réinvention, parfois loin des hommes, parfois avec les hommes, mais ceux-ci ne déterminent jamais le bonheur des héroïnes – les conquêtes du féminisme innervent intimement le genre . Ce qui n’est pas le cas de Brillantissime qui ne s’embarrasse d’aucune réactualisation et reconduit la bonne vieille recette de la comédie romantique où le célibat est vécu comme une maladie, un état d’incomplétude, et le couple, le souverain bien à qui l’on doit tout sacrifier.

BRILLANTISSIME - Bande-annonce officielle - Michèle Laroque (2018)
Durée : 01:39


Comédie française de Michèle Laroque. Avec : Michèle Laroque, Françoise Fabian, Kad Merad (1 h 35). Sur le web : http://www.studiocanal.com/fr