M. Trump – ici le 14 janvierà la Maison Blanche – a passé le test cognitif de Montréal, à sa propre demande, pour faire taire les rumeurs sur sa santé mentale. Il a obtenu le score maximal de 30/30. / EVAN VUCCI / AP

Le médecin de la Maison Blanche, Ronny Jackson, a annoncé mardi 16 janvier que Donald Trump avait obtenu vendredi le score maximal de 30/30 au test cognitif de Montréal (le Montreal Cognitive Assessment, ou MoCA). « Il n’y a absolument aucun signe d’un quelconque problème cognitif », a ajouté le médecin du président. Le dirigeant a, selon le docteur Jackson, demandé lui-même à passer ce test, afin de faire taire les rumeurs persistantes concernant sa santé mentale. Il est le premier président des Etats-Unis à passer ce test.

Le MoCA est un test destiné à évaluer les fonctions cognitives et à détecter des dysfonctionnements cognitifs, en particulier quand il paraît s’agir de troubles légers. Toute inquiétude peut être levée au-delà de 26/30. Il a été conçu par le docteur Ziad Nasreddine, publié en 2005, et est un des plus utilisés dans le monde pour ce genre d’évaluations.

Existant en de nombreuses versions et langues, il consiste en un court questionnaire d’une page destiné à mesurer entre autres la mémoire, les fonctions exécutives, les capacités d’abstraction, la concentration, le langage, le calcul, l’orientation dans le temps et l’espace. La durée du test est d’environ dix minutes.

Les personnes examinées ont instruction, par exemple, de copier un cube, dessiner une horloge indiquant une heure spécifiée (avec une note distincte pour le contour, les chiffres et les aiguilles), ou reconnaître trois animaux (par exemple un lion, un rhinocéros et un chameau). Elles doivent ensuite répéter une liste de mots (comme visage, velours, église, marguerite, rouge) et de chiffres, se les remémorer un peu plus tard, et exécuter une série de soustractions faciles de type 100-7, puis 93-7 et ainsi de suite. Un exemple du test est disponible ici.

Des tâches qui peuvent paraître simples pour toutes les personnes en bonne santé mentale mais qui font fonctionner des processus mentaux que les personnes affectées par les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson ont beaucoup de difficultés à mobiliser.

Une étude parue en 2007 dans le Canadian Journal of Psychiatry concluait que le MoCA avait permis de détecter des troubles cognitifs légers chez 67 des 71 patients testés (soit 94 % des cas), faisant mieux que tous les autres tests.

Un test pour tenter de faire taire les critiques

Si ses détracteurs lui reprochent un vocabulaire limité, le président états-unien a réussi haut la main l’épreuve du langage, selon le médecin. Il n’a ainsi eu aucun problème pour redire des phrases telles que : « Le colibri a déposé ses œufs sur le sable », ou pour énumérer en une minute le maximum de mots débutant par la même lettre. Parmi les autres exemples de questions : « Dites-moi en quoi une montre et une règle se ressemblent », un train et une bicyclette. Enfin, Donald Trump devait donner le jour, le mois et l’année, de même que l’endroit et la ville où il se trouvait.

Les interrogations sur les capacités mentales de l’hôte de la Maison Blanche ont été relancées par le livre polémique du journaliste Michael Wolff qui dresse un portrait au vitriol de l’ancien magnat de l’immobilier, assurant que son entourage doute de sa faculté à gouverner.

Des compétences que le test du MoCA, s’il est unanimement reconnu dans son domaine, ne prétend cependant pas jauger. Le MoCA n’a en effet pas été conçu pour évaluer la personnalité et les capacités de prise de décision et n’est destiné qu’à détecter les cas de démence.

Durant la conférence de presse du docteur Jackson, le spécialiste médical de CNN et neurochirurgien Sanjay Gupta a cependant fait remarquer que le test de Montréal n’est pas entièrement fiable pour détecter les premiers stades d’une démence, tels que des changements de personnalité ou d’humeur.