Dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters, mercredi 17 janvier, le président états-unien accuse la Russie d’aider la Corée du Nord à se soustraire aux sanctions internationales en lui fournissant les matériaux que la Chine ne livre plus.

« La Russie ne nous aide pas du tout avec la Corée du Nord. Ce que la Chine fait pour nous aider, la Russie le défait », déclare Donald Trump, avant d’exprimer ses doutes quant à l’utilité d’un dialogue avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.

Refusant de dire s’il avait déjà communiqué, d’une façon ou d’une autre, avec le dirigeant nord-coréen, M. Trump a exprimé ses réserves sur l’efficacité d’une éventuelle rencontre.

« Je serais prêt à m’asseoir [à la table des discussions], mais je ne suis pas sûr que cela résoudrait le problème. Je ne suis pas convaincu que les discussions aboutissent à quoi que ce soit de significatif », a-t-il dit, soulignant que les précédentes tentatives n’avaient pas eu pour effet de convaincre la Corée du Nord de ralentir ses programmes nucléaires ou balistiques.

« Je ne suis pas sûr que des discussions puissent mener à quoi que ce soit de tangible. Ils ont parlé pendant vingt-cinq ans et ils ont profité de nos présidents, de nos anciens présidents. »

Donald Trump a en revanche salué les efforts de la Chine pour limiter les livraisons de pétrole et de charbon à la Corée du Nord, tout en disant penser que Pékin pourrait faire davantage. De son homologue russe, Donald Trump a dit qu’il pourrait faire « beaucoup ».

« Mais malheureusement, nous n’avons pas tellement de relations avec la Russie, et dans certains cas, il est probable que ce que la Chine reprend, la Russie le rend. Le résultat n’est donc pas aussi bon qu’il le devrait. » Evoquant le programme nord-coréen de missiles balistiques, Donald Trump a fait part de sa préoccupation, disant redouter qu’il progresse chaque jour un peu plus.

Il y a quelques jours, M. Trump s’était félicité des discussions entre le Nord et le Sud à l’issue desquelles les deux pays sont convenus que Pyongyang enverrait une délégation aux JO d’hiver qui se tiennent à Pyeongchang du 9 au 25 février

Moscou critique la politique américaine

Mercredi, la Russie a critiqué la réunion organisée à Vancouver par les Etats-Unis et leurs alliés pour accentuer la pression sur la Corée du Nord, arguant que cela contribuait seulement à aggraver la situation et à compromettre l’autorité des Nations unies.

Lundi, Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères russe, s’en était pris aux Etats-Unis, dénonçant leur position sur l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord et accusant Washington de refuser « la réalité d’un monde multipolaire ». Les relations avec l’administration Trump sont plus compliquées que sous M. Obama, a dit M. Lavrov.