L’ancien leader étudiant Joshua Wong devant la Haute cour de Hong Kong, le 17 janvier. / BOBBY YIP / REUTERS

Joshua Wong, visage de l’immense mouvement prodémocratie de l’automne 2014 à Hong Kong, a été condamné à trois mois de détention mercredi 17 janvier, sa seconde condamnation à de la prison pour son rôle dans la « Révolte des parapluies ». Le jeune homme de 21 ans avait plaidé coupable du chef d’outrage à magistrat pour ne pas avoir respecté un ordre judiciaire exigeant l’évacuation d’un campement érigé durant les manifestations dans l’ancienne colonie britannique. Il était déjà en liberté sous caution en attendant une décision d’appel sur sa condamnation à six mois de prison pour un autre délit en rapport avec les manifestations. Raphel Wong, un autre militant démocrate, a été condamné à quatre mois et demi de prison.

Ingérence grandissante

Les poursuites judiciaires dont font l’objet les leaders des « parapluies » sont perçues comme un nouveau signe de l’ingérence grandissante de Pékin dans les affaires intérieures hongkongaises, en violation du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession du territoire à la Chine en 1997 par les Britanniques.

Avant l’audience, M. Wong a déclaré qu’il n’avait « aucun regret » tandis que ses partisans étaient réunis devant la Haute cour pour scander : « Désobéissance civile, zéro peur », « Je suis hongkongais, je veux le suffrage universel ».

Le mouvement de 2014, un défi sans précédent pour Pékin, avait vu des dizaines de milliers de manifestants paralyser des quartiers entiers de la métropole pendant plus de deux mois pour réclamer un véritable suffrage universel en vue de l’élection du chef de l’exécutif local.

Pékin n’avait pas cédé le moindre pouce de terrain et depuis, les dirigeants du mouvement ont été inculpés à des titres divers pour leur rôle dans le mouvement. Sur les cendres de ces manifestations, une nouvelle génération de militants est née pour réclamer l’autonomie de Hong Kong, voire son indépendance, au grand dam de Pékin.