La mobilisation des gardiens de prison, lancée après une série d’agressions de surveillants, s’est interrompue mercredi 17 janvier dans toute la France alors que des discussions étaient engagées avec l’administration pénitentiaire.

Deux syndicats de gardiens de prison, l’UFAP-UNSA – syndicat majoritaire – et CGT Pénitentiaire, n’ont appelé à reprendre le « blocage général » que jeudi matin en attendant de voir l’évolution de ces discussions, qui doivent, selon eux, permettre de revaloriser un métier n’attirant « plus personne ».

Dans la matinée, la mobilisation était bien moins importante que lundi et mardi dans les Hauts-de-France, mais le mouvement « devrait reprendre de plus belle demain », a prévenu Guillaume Pottier, le secrétaire UFAP-UNSA pour la région.

Vendin-le-Vieil toujours bloqué

Seul Vendin-le-Vieil, épicentre de la mobilisation, restait bloqué. C’est dans cet établissement du Pas-de-Calais qu’un détenu islamiste a agressé trois surveillants jeudi, suscitant une « énorme colère » des agents pénitentiaires, qui réclament notamment des moyens supplémentaires pour surveiller les détenus radicalisés.

Mardi, la garde des sceaux s’s’est rendue dans cet établissement et s’est engagée à « aller vers un accroissement des effectifs des personnels d’encadrement » sur place, à étudier les transferts « d’un certain nombre de détenus » et à proposer des formations pour les surveillants. Ses propositions avaient partiellement satisfait les syndicats, alors que la prison de Vendin-le-Vieil est censée accueillir en février prochain Salah Abdeslam, dernier membre vivant du commando djihadiste du 13 novembre, pendant son procès pour une fusillade en Belgique.

Le point sur la mobilisation :

  • Dans le Grand-Est comme en Ile-de-France, la mobilisation était presque totalement suspendue mercredi matin ;
  • Aucun mouvement n’était observé en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes ;
  • En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les blocages ont été levés, hormis au centre de détention de Tarascon (Bouches-du-Rhône), totalement isolé par un mouvement intersyndical après l’agression mardi d’une surveillante par un détenu suivi pour radicalisation ;
  • En Centre-Val de Loire, seule la prison de Châteauroux (Indre) était toujours bloquée par une vingtaine de surveillants, selon le secrétaire interrégional FO, Pascal Sabourault.

Sur France Inter, la ministre de la justice a qualifié la situation des surveillants de « très difficile » et dit « mesurer vraiment la difficulté » de leur travail.