Alexis Sanchez n’évoluera sans doute plus sous le maillot d’Arsenal dès le mois de janvier. / IAN KINGTON / AFP

Chaque période de mercato est rythmée par ce gros transfert qui semble s’éterniser et ne jamais se concrétiser, alimenté par les spéculations des agents, de leur entourage et de la presse. Cet hiver, ce feuilleton porte le nom d’Alexis Sanchez, attaquant mécontent d’Arsenal.

Le Chilien est, selon la presse anglaise, sur le point de signer chez les rivaux de Manchester United pour 34 millions d’euros. Il deviendrait, à 29 ans, le joueur le mieux payé de Premier League.

L’entraîneur d’Arsenal, Arsène Wenger, comme tous ses collègues s’étant trouvés dans cette position, est passé par toutes les étapes du deuil – le déni, la colère, le marchandage – avant d’arriver, jeudi 18 janvier, à l’acceptation. « La transaction a des chances d’aboutir », a-t-il reconnu devant des journalistes, avant d’ajouter, évasif : « Tant que ce n’est pas signé, vous devez accepter que ça peut ne pas se faire, ce genre de choses n’est jamais garanti. »

Les envies d’ailleurs de Sanchez datent au moins de cet été. Elles sont autant liées à son contrat, qui se termine en 2018 et pour lequel il a ignoré toute proposition de prolongation, qu’à la mauvaise saison d’Arsenal. Le club de Londres est 6e de Premier League, à 23 points de la machine Manchester City, et déjà loin des places qualificatives pour la Ligue des champions.

C’est d’ailleurs chez les Citizens que Sanchez était d’abord annoncé. Mais ses revendications salariales auraient été telles qu’elles ont refroidi même les propriétaires émiratis des Citizens. Les poches de Manchester United ne sont pas plus pleines que celles de ses voisins mais semblent plus ouvertes – ou son entraîneur José Mourinho est plus convaincant vis-à-vis des actionnaires. Selon les informations des divers journaux et tabloïds britanniques, le salaire exigé par Sanchez, accepté par United, serait dans une fourchette allant de 450 000 à 560 000 euros brut. Par semaine, bien sûr.

Henrikh Mkhitaryan en monnaie d’échange ?

Henrikh Mkhitaryan fera-t-il le chemin de Manchester à Londres pour jouer à Arsenal ? / ANDREW YATES / REUTERS

Si rien n’est encore signé entre Arsenal, United et l’agent de Sanchez, c’est que la transaction inclut une quatrième variable : le milieu de terrain arménien Henrikh Mkhitaryan, en disgrâce à Manchester.

Mino Raiola, l’agent italo-néerlandais de Mkhitaryan (celui-là même qui avait touché 49 millions d’euros de commissions dans le transfert de Paul Pogba à Manchester), a essayé de peser dans les négociations. Dans le Times, il conditionnait la venue de Sanchez au départ de son client à Arsenal :

« Manchester United ne recrutera pas Sanchez sauf si “Mkhi” est d’accord pour aller à Arsenal. »

Pour Arsène Wenger, « c’est une possibilité, parce qu’[il] aime le joueur ». Il remplacerait numériquement Alexis Sanchez dans l’effectif londonien. Pour le Guardian, en revanche, la déclaration de Raiola ne serait que du bluff pour faire monter la cote de son joueur, et le départ de Sanchez aura lieu avec ou sans l’Arménien.

Arsenal chasse Malcom et Aubameyang

Le Brésilien Malcom est un peu trop heureux après les défaites au goût de son club, Bordeaux. / NICOLAS TUCAT / AFP

Si la piste Mkhitaryan ne se concrétise pas, Arsenal devra trouver une façon de compenser le départ de Sanchez, et celui de l’enfant-plus-si-prodige-que-ça Theo Walcott, parti à Everton. Ne serait-ce que pour montrer aux fans qu’il ne tire pas un trait sur la saison, qu’Arsenal peut encore sauver en revenant dans les places qualificatives pour la Ligue des champions et en remportant la Coupe de la Ligue, pour laquelle les Gunners rencontrent Chelsea en demi-finale retour le 24 janvier (0-0 au match aller).

Une des pistes étudiées est le Brésilien de Bordeaux Malcom, un phénomène de 20 ans dont la position au club est précaire. Pris en grippe par une partie du public, il vient d’être convoqué à un entretien disciplinaire pour « manque de maturité, de solidarité et de respect envers l’institution ». Jusqu’ici, les Girondins refusaient de considérer son départ mais le renvoi de l’entraîneur Jocelyn Gourvennec pourrait changer la donne.

La presse sportive évoque aussi l’arrivée possible de Pierre-Emerick Aubameyang, l’attaquant gabonais du Borussia Dortmund, lui aussi fragilisé dans son club. Il vient d’être suspendu pour indiscipline, et les tabloïds allemands le voient déjà à Londres, où son père aurait séjourné cette semaine pour discuter du transfert.

Interrogé sur le sujet jeudi, en conférence de presse, Arsène Wenger n’a pas démenti être intéressé, tout en refusant de commenter « tant que rien n’est fait ». Une manière de faire qui n’a pas plu au Borussia Dortmund, qui affirme ne pas être en contact direct avec le club londonien.