Les députés britanniques ont adopté mercredi 17 janvier au soir un projet de loi gouvernemental crucial dans la mise en œuvre du Brexit. Ce texte a pour objet d’intégrer au sein de la législation britannique les lois européennes, et donc de permettre au Royaume-Uni de fonctionner normalement. Son examen se poursuivra à partir du 30 janvier devant la chambre des Lords, majoritairement pro-UE, où il pourrait connaître un nouveau lot d’obstacles et de surprises.

Ce vote a eu lieu au terme d’un parcours compliqué pour le texte de loi, qui a plusieurs fois mis à mal l’exécutif. Le projet de loi sur le retrait de l’Union européenne a été adopté par 324 voix contre 295,

« Cette loi est essentielle pour préparer le pays à l’étape historique du retrait de l’Union européenne », a déclaré peu avant le vote le ministre chargé du Brexit, David Davis.

« Elle garantit qu’au premier jour [après le Brexit], nous aurons une législation qui fonctionne, permettant le retrait en douceur et ordonné voulu par le peuple et les entreprises au Royaume-Uni », a-t-il ajouté.

Critiques de son propre camp

Il y aura « de grandes batailles » dans les prochains mois sur des questions constitutionnelles, a prévenu une source travailliste à la chambre des Lords, interrogée par l’Agence France-Presse.

Soulignant que le texte avait été débattu pendant plus de quatre-vingts heures et avait fait l’objet de plus de cinq cents amendements, David Davis s’est réjoui de pouvoir soumettre à la chambre des Lords une version « améliorée » qui, a-t-il espéré, serait examinée « de manière aussi constructive ».

En décembre, la première ministre conservatrice, Theresa May, avait subi une défaite cuisante lorsque onze députés de son camp avaient voté avec l’opposition travailliste pour que le Parlement approuve les termes du divorce d’avec l’Union européenne.

Des critiques du camp de l’exécutif qui ont resurgi mercredi, lorsque Justine Greening, qui a renoncé au début de janvier à son portefeuille de ministre de l’éducation, a prévenu que si le Brexit n’était pas favorable aux jeunes, ils pourraient chercher à « améliorer ou défaire ce que nous avons fait ».

La porte ouverte à une volte-face

En plus des discussions à la chambre des Lords, Theresa May devra mener de front les négociations avec Bruxelles sur la période de transition avant d’aborder la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE à compter d’avril.

La tâche s’annonce ardue pour la première ministre, qui devra concilier des vues discordantes au sein de son cabinet entre les tenants d’une relation commerciale privilégiée et les partisans d’une franche rupture.

Les dirigeants européens ont assuré mardi que la porte restait « ouverte » pour une éventuelle volte-face des Britanniques, même si l’option d’un nouveau référendum a été écartée par Theresa May.