L’automobile, noire, parebrise cassé et avant enfoncé témoignant de la violence du choc, a fini sa course sur la plage. / STAFF / REUTERS

Il était environ 20 h 30, jeudi 18 janvier, quand les équipes de la police civile ont fait état à Rio de Janeiro d’un accident aussi spectaculaire qu’effrayant. Sur la baie mythique de Copacabana, un conducteur fou a dérapé sur le trottoir orné des mosaïques de Burle Marx n’arrêtant sa course folle que dans le sable après avoir fauché les piétons. Une douzaine de personnes auraient été blessées, dont un enfant et un bébé dans « un état grave ». Selon le quotidien brésilien O Globo, le nourrisson, âgé de huit mois, aurait succombé quelques heures plus tard à l’hôpital.

L’éventualité d’une attaque terroriste a immédiatement été écartée. « Le chauffeur présentait des signes d’alcoolisation », a d’abord expliqué l’attaché de presse de Paulo Cesar Amêndola, secrétaire à l’ordre public de la ville de Rio, joint par téléphone. Quelques heures plus tard, les autorités rectifiaient, affirmant que le chauffeur, appréhendé par les policiers, aurait pu être sujet à une crise d’épilepsie.

« Les gens voulaient lyncher le chauffeur »

La baie, quadrillée par 54 caméras de surveillance installées en test par M. Amêndola, un ancien colonel de la police militaire et fondateur du très polémique bataillon d’opérations spéciales (BOPE) dont l’emblème est une tête de mort, était pleine de badauds. En plein cœur de l’été tropical, touristes et Cariocas profitaient de la fraîcheur de la nuit sur la plage éclairée.

« Ça a été choquant. On reste sans réaction dans ces moments-là. Je crois que la voiture a fait dix, quinze mètres en renversant des personnes. Les gens voulaient lyncher le chauffeur, mais comme il y avait une voiture de police, ils n’ont pas pu », a expliqué Magno Morais, comptable de 35 ans qui était en train de jouer au volley sur la plage au moment de l’accident, interrogé par le quotidien O Globo.