Nikola Karabatic et ses partenaires affrontent la Suède samedi, lors du choc du tour principal. / Darko Bandic / AP

« Nous ne sommes pas des mathématiciens, nous sommes des joueurs de handball. » A l’heure du premier choc du tour principal de l’Euro 2018 de handball, le sélectionneur des Experts, Didier Dinart, a tenté d’évacuer les calculs pour se focaliser sur le jeu de son équipe. Les Bleus affrontent samedi 20 janvier (à 18 h 15) la Suède, avec laquelle ils partagent la tête de leur groupe du tour principal.

En raison de la formule alambiquée de la compétition, selon laquelle les équipes qualifiées pour le tour principal conservent les points acquis au premier tour contre les autres qualifiés, joueurs et encadrement de l’équipe de France ont bien conscience de l’enjeu de la rencontre. Face à un adversaire comptant le même nombre de points qu’eux (en dépit d’une défaite contre l’Islande, non qualifiée in fine), les Bleus vont disputer « un huitième ou un quart de finale », analyse Didier Dinart.

Une victoire face aux Scandinaves, et la porte des demi-finales s’ouvrira largement pour les Experts. En cas de défaite, il leur restera deux matchs pour valider leur ticket pour la phase finale : face à la Serbie lundi (18 h 15) et face à la Croatie soutenue par tout un peuple mercredi (20 h 30). « On n’a pas de joker, assure l’expérimenté Michaël Guigou. Si on perd un match, et si les résultats des autres rencontres ne sont pas en notre faveur, on peut perdre notre place dans le dernier carré. »

La Suède a impressionné

Après trois jours complets de repos, les Français aspirent à retrouver le terrain. « On est impatients de jouer », relate Luc Abalo, expliquant que les Bleus ont « malheureusement beaucoup regardé les autres équipes. Malheureusement car du coup on fait beaucoup de calculs. » Avant de rappeler ce qui fait la force des champions du monde en titre : « Garder l’état d’esprit qu’on a toujours eu : mettre les pieds sur le terrain et gagner. »

Face à un adversaire qui a impressionné en prenant aisément la mesure de l’équipe croate devant son public, les Bleus n’auront pas la partie facile. Et se souviennent du quart de finale brûlant disputé l’an passé à Lille lors du Mondial. Les Experts avaient remporté face aux Suédois le match le plus dur du tournoi (33-30) au terme d’un affrontement rugueux. « Si on n’avait pas croisé sa route, cette équipe serait certainement allée en finale », salue Didier Dinart. Comme l’année dernière, la Suède s’appuie sur leur meneur de jeu, Jim Gottfridsson, pour dérouler un jeu fluide ; ainsi que sur leur gardien Mikael Appelgren, élu dans le meilleur sept du premier tour, tout comme le pivot du Paris-Saint-Germain, Jesper Nielsen.

Sur le toit du monde et de l’Europe lors des années 1990-2000, la Suède aspire à retrouver les sommets où la France lui a succédé. « C’était une équipe qui nous mettait des roustes en permanence, qui nous a châtiés, se souvient l’ancien Bleu Guillaume Gilles. Ma génération notamment, on n’y arrivait jamais », avertit le désormais entraîneur adjoint de Didier Dinart.

Hécatombe au poste d’arrière-gauche

En dépit de trois victoires en trois matchs, les Bleus débarquent à Zagreb avec une incertitude concernant le poste d’arrière-gauche. Le forfait sur blessure de Timothey N’Guessan après le match face à la Biélorussie est venu s’ajouter à l’hécatombe à ce poste, avec les absences de Nyokas, Grébille, Derot, Garain et Accambray. Déjà expérimenté au cours de la compétition, le décalage de Nikola Karabatic à son poste de formation devrait se poursuivre. « Il y a Nikola Karabatic, Kentin Mahé, Romain Lagarde… Il faut trouver la cohésion défensive, mais il n’y a pas d’alerte particulière », rassure Dinart, estimant que son « équipe a les ressources nécessaires pour pouvoir remédier » à ces absences.

Faisant partie du groupe depuis le début de la compétition, le jeune arrière-gauche de Nantes Romain Lagarde (20 ans) intègre l’équipe pour le match face à la Suède, en remplacement de N’Guessan, rentré se soigner à Barcelone. Et s’il disait vendredi vouloir « attendre le dernier moment » avant de prendre une décision concernant Luka Karabatic, absent lors du premier tour en raison d’une blessure à la cheville, Didier Dinart a – logiquement – choisi samedi de réintégrer aux Bleus le pivot parisien, pilier de l’équipe et de sa défense.

Désormais installés à Zagreb, où ils disputeront le reste de la compétition, les Bleus ont quitté – à regret – la cité balnéaire de Porec, sur la côte adriatique. « On n’a pas le même climat », sourit Luc Abalo, rappelant « le ciel bleu dès le matin » de la ville d’Istrie. « Là, voir le ciel gris, ça fait penser à Paris », plaisante l’ailier droit francilien. On gage qu’une victoire face aux Suédois devrait éclaircir le ciel des Bleus.

Suède-France, samedi 20 janvier, 18 h 15 (retransmis sur BeIN Sports 2 et W9)