La RD281, qui traverse la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 18 janvier. / STEPHANE MAHE / REUTERS

Les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, finalement abandonné par le gouvernement, ont annoncé la libération lundi 22 janvier d’une route départementale d’accès à la ZAD, entravée par des chicanes, dans un document reçu samedi 20 janvier.

Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a donné jusqu’à « la fin de la semaine prochaine » aux opposants pour libérer les routes d’accès à la zone de Notre-Dame-des-Landes, ajoutant qu’il préférait le faire « par la discussion et la négociation » plutôt que par la force.

Ils devront « dégager la route » et « s’ils ne le font pas d’eux-mêmes, les gendarmes iront la dégager », a déclaré la préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, fixant l’échéance au « milieu de semaine prochaine ».

« On vous invite donc à venir lundi 22 janvier, dès 10 heures au “Lama fâché” autour d’un café, pour reboucher les trous et enlever les chicanes », écrivent ces opposants dans un document intitulé « Invitation à chantier collectif sur la D281 ».

« Prendre cette décision, c’est sûr, n’a pas été facile et ce n’est pas seulement de gaîté de cœur que nous voulons transformer cette route » mais « c’est parce que nous pensons un futur commun et avons confiance dans notre force collective que nous vous appelons à faire ce chantier entre nous, sans la presse », dit l’Association citoyenne des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa).

« Cette route était et restera un symbole de notre résistance commune, et c’est tous ensemble que nous mettons en œuvre son usage partagé, puisqu’il n’y aura pas d’aéroport. »

Bloquée depuis cinq ans

L’association met en garde contre d’éventuelles expulsions des occupants de la ZAD. « Nous portons ceci collectivement, et collectivement nous pourrions revenir sur cette décision si des menaces d’expulsion venaient à se concrétiser, en refermant cette route et les autres traversant la ZAD », écrit-elle.

Pour que les automobilistes puissent de nouveau circuler « tranquillement » sur la route, « il y a aura immédiatement des ralentisseurs provisoires, puis par la suite des ralentisseurs pérennes, et des voies de passage seront créées pour nos amis tritons, salamandres et autres habitants du bocage », annonce l’Acipa, en appelant à un rassemblement « avec pique-nique, pelles, gants, fourche, grands sacs de ferme et volonté ».

La route des chicanes était obstruée depuis cinq ans par divers obstacles (pneus, épaves de véhicules, barricades en tous genres) et « gardée » quasi en permanence depuis des cabanes et miradors. Sa libération fait débat depuis de longs mois au sein du mouvement anti-aéroport.

Notre-Dame-des-Landes : 50 ans de conflit résumés en 3 minutes
Durée : 03:39