Au congrès du SPD, le 21 janvier. / THILO SCHMUELGEN / REUTERS

C’est un début de sortie de crise. Réunis en congrès à Bonn, les délégués sociaux-démocrates allemands (SPD) ont approuvé, dimanche 21 janvier, lors d’un vote à main levée (362 voix pour, 279 contre), le principe d’une coalition avec Angela Merkel. Ce résultat est une bonne nouvelle pour la chancelière conservatrice, alors que le pays est sans gouvernement depuis les élections législatives de septembre dernier.

Le SPD avait signé, le 12 janvier avec la CDU et la CSU, un premier accord préparatoire en vue d’une nouvelle « grande coalition », comme celle qui a dirigé l’Allemagne ces quatre dernières années. Cet accord a été validé dimanche par les sociaux-démocrates. De nouvelles discussions sur le programme de la coalition devraient débuter la semaine prochaine, mais ce vote était l’étape la plus délicate.

Lors de son discours, avant le vote dimanche, le chef du SPD Martin Schulz a défendu le projet d’alliance, assurant avoir obtenu des concessions « historiques » qui marqueraient la fin de la politique « d’austérité » en Europe portée par Mme Merkel et du « fantôme du néolibéralisme ».

« Nous pouvons vaincre la vague de droite qui frappe l’Europe en formant un gouvernement stable avec un profil social-démocrate », a-t-il lancé, révélant avoir reçu un appel de soutien samedi du président de la République, Emmanuel Macron.

« Une boucle infinie »

L’opposition face à cette grande coalition a été forte au sein du SPD. Ces militants qui se retrouvent sous la bannière #NoGroKo du chef des jeunes du parti, Kevin Kühnert, estiment que trop de concessions ont été faites aux conservateurs lors des pourparlers préliminaires de janvier, notamment sur la fiscalité, la santé et l’immigration.

« La grande coalition ce n’est pas un choix (…) à chaque fois on se dit “on n’a pas envie, mais on est obligé”. C’est une boucle infinie dans laquelle nous sommes depuis des années et qu’il faut briser », a martelé M. Kühnert dimanche.