Au moment où le féminisme est sur toutes les lèvres, la ministre du travail entend apporter sa pierre à l’édifice, et « élaborer un plan d’action » contre les inégalités salariales. Muriel Pénicaud déclare vouloir réunir les « partenaires sociaux » pour supprimer, d’ici à la fin du quinquennat, l’écart de 9 % existant entre hommes et femmes à poste égal, dans un entretien au Journal du Dimanche, le 21 janvier.

« L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel et la loi Roudy sur l’égalité a 35 ans », rappelle la ministre. Mais dans les faits, « les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins (…) tous postes confondus, c’est inadmissible. »

Les 25 % d’écart, liés pour partie (« 15 % ou 16 % ») aux « retards culturels », à « la persistance de clichés sexistes dès l’enfance », selon la ministre, nécessitent une correction « sur le long terme, en prenant le mal à la racine ». En revanche, « l’écart de 9 % qui demeure à travail égal aurait déjà dû disparaître », insiste Mme Pénicaud, citant l’exemple « inacceptable » d’une « jeune diplômée de HEC » engagée avec « un salaire inférieur à celui d’un garçon » au cursus similaire.

Faute d’accord sur l’égalité professionnelle, 157 entreprises sanctionnées

« Notre ambition, avec le premier ministre [Edouard Philippe] et [la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes] Marlène Schiappa, est de supprimer cette différence de 9 % pour toutes les femmes pendant le quinquennat », assure-t-elle. Pour cela, les indicateurs existant sur « la situation comparée des hommes et des femmes dans les entreprises » doivent par exemple être perfectionnés, détaille Mme Pénicaud, appelant à « plus de transparence ».

« Cette question doit devenir un sujet prioritaire du dialogue social », plaide la ministre, évoquant notamment « des programmes de rattrapage salarial étalés sur plusieurs années » en cas d’« écarts démesurés » dans les entreprises.

Ecartant l’idée d’une nouvelle loi, la ministre souligne que « depuis 2013, plus de 3 000 entreprises » n’ayant pas d’accord sur l’égalité professionnelle ni de plan d’action « ont été mises en demeure », 157 ayant été « sanctionnées ».