Nikola Karabatic et Adrien Dipanda affrontent la Serbie à Zagreb. / MARKO DJURICA / REUTERS

Deux jours après avoir terrassé l’épouvantail suédois en réduisant en miettes son fluide jeu d’attaque (23-17), l’équipe de France de handball affronte la Serbie lundi 22 janvier à Zagreb. Un match face à une équipe sans espoirs pour le reste de la compétition après ses défaites contre la Croatie, la Suède (au premier tour) et la Norvège, que le sélectionneur de l’équipe de France prend au sérieux.

« Il ne faut pas se relâcher, car nous ne sommes toujours pas qualifiés pour les demi-finales », avertit l’entraîneur des Bleus Didier Dinart. « Une équipe éliminée comme la Serbie peut être dangereuse, car tout le monde veut jouer l’équipe de France, prévient l’ancien « Roc » de la défense française. L’enjeu pour eux, peut être de partir avec un trophée. Et il faut s’arranger pour que ce trophée ne soit pas le scalp de l’équipe de France. » A mi-chemin de la compétition (s’ils vont au bout), les Bleus restent la seule équipe invaincue du tournoi, et leur performance défensive – portée par un « immense » Vincent Gérard dans les cages – face à la Suède a sonné comme un message aux autres prétendants au titre européen : qu’importe les absents, les Experts sont (encore et) toujours là.

« Peu d’équipes ont laissé cette Suède à 17 points, souligne le capitaine des Bleus et pilier central de la défense, Cédric Sorhaindo. Cette victoire, en respectant notre plan de jeu, nous confirme qu’on peut faire de belles choses dans cette compétition. C’est une façon de nous rassurer, car notre jeu est cohérent et en place. »

Tout l’effectif mobilisé, la marque de fabrique de Dinart

Pourquoi une équipe championne du monde en titre et multi-médaillée au cours de la dernière décennie a-t-elle besoin de « se rassurer », expression également employée par le sélectionneur français ? Outre une ribambelle de forfaits – notamment au poste d’arrière gauche -, l’équipe a été fortement renouvelée après le départ des mythes Thierry Omeyer et Daniel Narcisse. « L’équipe est en reconstruction, avec des gens n’ayant pas disputé énormément de compétitions, abonde Sorhaindo. Ce sont des cadres en club, mais en équipe de France c’est un peu différent et chacun essaie de trouver sa place. »

Marque de fabrique du nouveau sélectionneur – après avoir co-skippé l’équipe lors du Mondial en France avec Claude Onesta, Didier Dinart est désormais seul barreur du navire bleu – tout le groupe français est mobilisé. Face à la Suède, les seize joueurs de champs ont foulé le terrain de la Arena Zagreb, et le sélectionneur s’est félicité de l’état d’esprit des joueurs ayant jusque là peu – ou pas – joué. A commencer par Nicolas Claire. Cloué sur le banc depuis le début de la compétition, le demi-centre de Nantes a été décisif en fin de rencontre, permettant aux Bleus de creuser l’écart. « Les joueurs ont trouvé face à la Suède une homogénéité qui les rend vraiment solidaires. C’est plaisant de les voir avancer au quotidien en toute sérénité », a savouré Didier Dinart.

Pas assurés d’une qualification en demi-finale avant mercredi

Avant de retrouver mercredi la Croatie (20 h 30) dans une rencontre au sommet sentant le souffre, les Bleus doivent écarter de leur route l’équipe de Serbie. « Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, car on ne sait jamais sur quelle Serbie on va tomber, avertit l’ailier Valentin Porte. Ils peuvent avoir envie de battre la France pour dire ’on n’est pas n’importe qui’, car leur équipe a de très beaux joueurs. Ils peuvent aussi avoir envie de rentrer chez eux rapidement et de bazarder le match. On ne sait jamais, ces dernières années, ils sont capables du meilleur, et surtout du pire. A nous de finir le travail. »

En cas de victoire contre les Serbes, l’équipe de France prendrait seule la tête de son groupe, avec deux points d’avance sur la Croatie (et probablement la Suède, qui affronte lundi soir la faible Biélorussie). Mais ne serait pas mathématiquement assurée de disputer les demi-finales. « Il y a encore un cas où l’on peut être éliminés en perdant de X buts contre les Croates », rappelle Didier Dinart, soulignant que le barème alambiqué des points dans cet Euro « ne facilite pas forcément la compétition. »

En cas d’égalité entre deux équipes à la fin de la phase de groupe, c’est la différence de buts entre ces deux équipes qui détermine le qualifié. Aussi l’équipe de France souhaite éviter d’avoir à sortir les calculatrices mercredi soir. Ce qui passe par deux victoires. Et comme le rappelait Didier Dinart vendredi, « nous ne sommes pas des mathématiciens, nous sommes des joueurs de handball ».

Serbie-France, 18 h 15 à l’Arena Zagreb. Sur Bein Sports 1