A quoi ressemble le bureau dont rêvent les jeunes que vous avez interrogés ?

Avant tout à un bureau bien équipé. Cela peut paraître évident, mais ils rêvent avant tout d’éléments de confort basiques, dont ils manquent souvent dans leurs environnements de travail : une excellente connexion wi-fi, une chaise ergonomique, un bon écran d’ordinateur, de la lumière naturelle… Tout cela est plus important que le reste. Bien plus que la décoration de l’open space, les baby-foot ou les tables de ping-pong. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, certaines entreprises survalorisent l’esthétique et de l’aménagement des locaux sans répondre à certains besoins basiques.

Ces attentes ne semblent donc pas si différentes de celles de leurs aînés…

Ce qui distingue les millenials dans leurs attentes, c’est la demande de flexibilité. Ils veulent avoir la possibilité de changer d’espace de travail tout au long de la journée selon leurs besoins. Comme lorsque l’on révise un examen, et que l’on va travailler un peu dans un bureau, un peu à la bibliothèque, un peu dans un lit. L’environnement de travail dont rêvent ces jeunes comporte des espaces collectifs pour y rencontrer des personnes d’autres services, une cuisine pour faire des pauses ou lire des documents en buvant un café, des espaces calmes pour se concentrer, un salon pour y monter une petite réunion, une box pour passer un coup de fil important, un bureau pour rédiger un rapport… Bref, des locaux flexibles et aménageables. Cette souplesse est aussi demandée dans les horaires d’ouverture. Que l’on puisse rester tard le soir dans les locaux pour terminer quelque chose, ou pour compenser le fait qu’on soit arrivé plus tard le matin.

Le bureau rêvé n’est-il pas avant tout un bureau proche de chez soi ?

En effet, le temps de transport est un critère fondamental pour les millenials. Tout comme l’environnement. Les quartiers de bureaux de type La Défense, ou bien ceux qui sont mal déservis par les transports en commun rebutent la plupart des jeunes. Ils aiment pouvoir travailler dans un quartier vivant de jour comme de nuit, où ils peuvent y retrouver leurs amis le soir en sortant.

Le télétravail représente-t-il un idéal ?

Bien sûr. Avoir la possibilité de travailler à distance un ou deux jours par semaine, ou passer une matinée chez soi de temps en temps, de manière flexible, c’est quelque chose de très apprécié. Reste que c’est souvent difficile à mettre en place, et que cela demande beaucoup de confiance. Mais ce que nous constatons, c’est que le bureau en tant qu’espace commun reste un endroit très valorisé, notamment car il permet de donner du sens au travail que l’on fait. Travailler exclusivement de chez soi est rarement un idéal.

Ce thème sera au centre d’une conférence organisée par Le Monde vendredi 2 février de 8h30 à 10h30. Inscription gratuite en ligne.