Un char de l’armée turque à proximité d’Afrin, le 23 janvier 2018. / KHALIL ASHAWI / REUTERS

Trois jours après le début de l’offensive de l’armée turque et de ses alliés arabes syriens contre les Unités de protection du peuple (YPG) à Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, Emmanuel Macron a appelé, mardi 23 janvier, le président turc Recep Tayyip Erdogan, annonce l’Elysée.

Baptisée « Rameau d’olivier », l’opération militaire turque suscite l’embarras des pays de la coalition internationale, aux premiers rangs desquels les Etats-Unis et la France, qui ont aidé les forces kurdes à remporter des victoires contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie.

« En tenant compte des impératifs sécuritaires de la Turquie, le président de la République a exprimé à son homologue turc sa préoccupation à la suite de l’intervention militaire lancée samedi dans le canton d’Afrin », a fait savoir l’Elysée dans un communiqué, après un entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat.

L’Etat islamique, priorité de la France

Lors de son entretien avec le chef de l’Etat turc, consacré à la Syrie, M. Macron a « souligné la préoccupation de la France sur la grave dégradation de la situation humanitaire, en particulier dans la province d’Idleb et la Ghouta orientale. L’ouverture sans délai des accès humanitaires aux populations civiles doit demeurer une priorité absolue », a insisté l’Elysée.

« Le président Emmanuel Macron a rappelé la nécessité, d’une part, de lutter en priorité contre Daech et toutes les forces djihadistes en présence, d’autre part, d’assurer pour les populations civiles des conditions humanitaires indispensables et, enfin, de favoriser les conditions sur le terrain d’une solution politique durable », a conclu l’Elysée.

A l’instar de M. Macron, le ministre américain de la défense, Jim Mattis, a également fait part de la préoccupation des Etats-Unis, en appelant, mardi, Ankara à « faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique ». Le président américain, Donald Trump, doit s’entretenir mercredi par téléphone avec le président Erdogan.