Florence Portelli, ici le 2 septembre 2017, réclamait un poids proportionnel à son résultat, soit 16,11 % au bureau politique et à la commission d’investiture. / LOIC VENANCE / AFP

De l’avis d’un participant, « ça a été un peu chaud ». Mardi 23 janvier, le bureau politique du parti Les Républicains (LR) s’est réuni pour la dernière fois sous sa forme actuelle. Sa nouvelle composition doit être validée, le 27 janvier, par le conseil national de LR. Mais la répartition des postes dans cette instance – sorte de gouvernement du parti – et surtout celle au sein de la commission d’investiture (CNI) ont donné lieu à un accrochage entre le président de la formation de droite, Laurent Wauquiez, et son ancienne adversaire dans la course à la présidence, Florence Portelli.

Cette dernière, comme Maël de Calan, le troisième participant à la compétition interne de décembre 2017, réclame en effet un poids proportionnel à son résultat, soit 16,11 % pour elle et 9,25 % pour M. de Calan. Les deux responsables ont chacun transmis une liste de noms qu’ils souhaitent voir figurer au bureau politique et à la commission d’investiture. Mais M. Wauquiez ne l’a pas entendu de cette oreille, proposant simplement cinq postes à la première dans la CNI et trois postes au second. Lors de la réunion du bureau politique, mardi, il a raillé le comportement de « superstar » de Mme Portelli.

« Exigences disproportionnées »

« C’est un monsieur qui ne supporte pas la démocratie, cingle auprès du Monde la maire de Taverny (Val-d’Oise). Je n’ai pas adhéré au Parti communiste des années 1970. Cela montre son vrai visage. » Maël de Calan, lui, juge cette proposition « incompréhensible » et évoque un « sentiment de grande fermeture ». « Il portera la responsabilité de mettre en dehors des instances 25 % des adhérents », prévient le conseiller départemental du Finistère, qui menace de ne pas occuper son siège à la CNI. La composition de cette instance a quoi qu’il en soit été validée, mardi, et les deux responsables n’ont finalement obtenu que deux postes : les leurs.

« Ils ont eu des exigences disproportionnées. Il y a d’autres poids lourds dont il faut tenir compte », explique un proche de M. Wauquiez, qui cite les exemples du président du Sénat, Gérard Larcher, et du président du groupe des sénateurs LR, Bruno Retailleau. « Il faut que certaines têtes se dégonflent et mesurent leur réel poids politique », ajoute cette même source.

Le nouveau président de la CNI, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et proche de M. Wauquiez, évoque, lui, « une péripétie », un « micro débat ». Il loue au contraire des « équilibres minutieux », et met en avant le fait que Marine Brenier, une proche du maire de Nice, Christian Estrosi, devrait siéger à la CNI alors qu’elle avait rejoint au début du quinquennat le groupe des « constructifs » à l’Assemblée nationale. Il n’empêche : « On aurait pu faire mieux », souffle un membre de la direction de LR.