Emmanuel Macron connaît bien Davos, où il était déjà venu en janvier 2016 en tant que ministre de l’économie de François Hollande. / DENIS BALIBOUSE / REUTERS

« France is back », « la France est de retour », a lancé, mercredi 24 janvier, Emmanuel Macron aux grands patrons et dirigeants politiques réunis à Davos, où il a assuré le service après-vente de ses réformes.

« Il était interdit d’échouer en France et interdit de réussir », a estimé le président français dans un discours au Forum économique mondial, lui qui veut encourager, au contraire, à « prendre des risques » et qui a longuement détaillé ses réformes en anglais.

C’est en français que le chef de l’Etat a poursuivi sa longue allocution, pour réclamer un « nouveau contrat mondial » face à une mondialisation « qui tire le monde vers le bas ». Sans quoi, a-t-il averti, « les extrémismes gagneront dans dix ou quinze ans dans tous les pays. »

Emmanuel Macron a, par exemple, appelé les multinationales, dont beaucoup ont envoyé leur état-major dans la très chic station de ski suisse, à « renoncer à l’optimisation fiscale à tous crins ».

Les gouvernements devraient, eux, avoir des « stratégies fiscales coordonnées au niveau international », notamment pour taxer les géants du numérique « qui ne paient pas d’impôts », a dit le président français.

S’il vient de baisser le taux d’imposition des sociétés, tout comme d’ailleurs le président américain Donald Trump, attendu jeudi à Davos, Emmanuel Macron n’en a pas moins appelé à cesser la « course au moins-disant » fiscal entre Etats.

Le président français souhaite par exemple que les Etats-Unis et la Chine rejoignent une initiative d’harmonisation fiscale menée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

« Le populisme est un poison », pour Merkel

De son côté, Angela Merkel a fait l’éloge du multilatéralisme commercial et de la coopération internationale face au réchauffement climatique, autant de principes régulièrement attaqués par Washington. Elle a rappelé que l’isolationnisme et le protectionnisme n’étaient pas la réponse aux problèmes économiques de la planète.

« Avons-nous réellement tiré ou non les leçons de l’histoire ? », s’est interrogée la chancelière, rappelant que « le populisme est un poison ». / DENIS BALIBOUSE / REUTERS

« Nous voyons du nationalisme, du populisme et, dans un grand nombre de pays, une atmosphère polarisée. Nous pensons que l’isolement ne nous aidera pas. Nous pensons que nous avons de besoin de coopérer, que le protectionnisme n’est pas la réponse. »

Elle a demandé à son auditoire : « Avons-nous réellement tiré ou non les leçons de l’histoire ? », s’est interrogée la chancelière, rappelant que « le populisme est un poison ».