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Fin d’une époque. Ils étaient scrutés, commentés tous les mois. A l’aune de ces statistiques, on jugeait l’action des pouvoirs publics pendant le quinquennat de François Hollande et les résultats des présidents de la République. Mais cette obsession collective pour les chiffres du chômage pourrait s’arrêter mercredi 24 janvier, dernier jour de publication de cet indicateur tel qu’on le connaît. Les statistiques de Pôle emploi et du ministère du travail ne seront en effet plus publiées dans leur version actuelle dès le mois prochain.

Le dernier cru aura été à l’image de cette statistique fluctuante : difficile à interpréter. Selon les chiffres de Pôle emploi et de la Dares, le service statistique du ministère du travail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (qui n’ont exercé aucune activité) a très peu bougé au mois de décembre, baissant de seulement 0,1 % sur un mois en France métropolitaine. Soit 2 700 inscrits en moins. En tout, il y a donc encore 3,45 millions de personnes en quête d’un emploi en France métropolitaine (un peu plus de 3,7 millions en incluant les outre-mer).

Baisse de 0,5 % sur un an

Le tableau est légèrement plus reluisant sur un an : en douze mois, le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 0,5 %. La croissance, au rendez-vous en 2017 avec une hausse de 1,9 % de PIB selon les prévisions de l’Insee, n’aura pas suffi à égaler la performance du marché de l’emploi en 2016. Cette année-là, le nombre de demandeurs d’emploi avait fondu de 3 % en métropole.

Cette moindre performance est valable aussi pour les jeunes de moins de 25 ans. Ce public particulièrement fragile, et dont le gouvernement a indiqué vouloir faire une priorité, a certes vu son chômage baisser en 2017, mais bien moins qu’en 2016 : le recul a été de 3,5 % cette année contre 8,8 % l’an dernier.

Les séniors, en revanche, semblent avoir moins pâti de l’année 2017 : le nombre de demandeurs d’emplois de cette catégorie n’a augmenté « que » de 1,6 % cette année contre 2,5 % l’an dernier.

Ces statistiques ont beau être un peu décevantes, elles ne reflètent pas toute la réalité de la situation du marché du travail, lequel donne de véritables signes d’amélioration. Selon l’Accoss, l’institution qui coiffe les organismes collecteurs des cotisations sociales, 2,07 millions de nouvelles embauches ont été enregistrées au quatrième trimestre 2017. Soit une hausse record de 7,3 %.