Logan Paul dans sa vidéo "Suicide: Be Here Tomorrow" / Logan Paul

« Huit cent mille personnes se suicident chaque année dans le monde, soit une personne toutes les quarante secondes. » Voici les premiers mots de la nouvelle vidéo du youtubeur Logan Paul, qui sort ainsi d’un silence de trois semaines consécutif à la polémique dont il a récemment fait l’objet.

Dans cette vidéo où on le voit interviewer des responsables d’associations de prévention contre le suicide, l’Américain de 22 ans explique avoir rencontré « des gens extraordinaires ces trois dernières semaines, dans le but de comprendre la complexité du sujet ».

Avec un air grave, celui qui, le 31 décembre, avait fait scandale en posant et en plaisantant à côté de ce qu’il présentait comme le cadavre d’un Japonais suicidé prend un air inhabituellement grave. « Je sais que j’ai fait des erreurs et que j’ai déçu. »

Durant sept minutes d’un film à la réalisation particulièrement léchée, il recueille, visiblement ému, le témoignage du survivant d’une tentative de suicide, avant de conclure : « Je veux faire un effort pour contribuer et m’impliquer. Je vais donner 1 million de dollars à diverses organisations de prévention contre le suicide (…). Il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre de ma vie. C’est juste le début. » Mis en ligne mercredi 24 janvier, le film a été vu plus de 9 millions de fois.

Suicide: Be Here Tomorrow.
Durée : 07:08

Une popularité intacte

Le ton de la chaîne YouTube de Logan Paul, jusqu’ici connu pour sa légèreté voire son sensationnalisme, a singulièrement changé depuis le 31 décembre et la vidéo nommée « Nous avons trouvé un cadavre dans la forêt japonaise des suicides ». Dans celle-ci, la star des réseaux sociaux se filmait dans la forêt Aokigahara, célèbre pour le nombre de suicides qui y sont accomplis.

Depuis, le vidéaste aux 16 millions d’abonnés a provoqué un tollé d’une rare ampleur, s’attirant les foudres des internautes, des médias, et même de stars hollywoodiennes jugeant sa vidéo « irrespectueuse » et « dégoûtante ».

Quarante-huit heures plus tard, Logan Paul supprimait la vidéo (vue plus de 6 millions de fois entre-temps), et publiait des excuses d’abord sur Twitter puis dans une courte vidéo face caméra vue 48 millions de fois depuis. Ce qui n’avait pas suffi à apaiser Google, propriétaire de YouTube, qui, le 11 janvier, a annoncé avoir suspendu ses projets de films et de séries avec le vidéaste.

Ce dernier ne fait plus non plus partie du programme « Google Preferred », qui permet aux annonceurs publicitaires d’apparaître en priorité sur les chaînes les plus plébiscitées de la plateforme. Une manière pour Google de répondre à ceux qui reprochaient à l’entreprise de ne pas suffisamment modérer les contenus postés par les utilisateurs de la plate-forme vidéo.

Cette opération réhabilitation millimétrée sonne-t-elle le début de la rédemption de Logan Paul ? En tout cas, la polémique n’a pas entamé sa popularité : il a gagné, ces dernières semaines, un million d’abonnés.