Christophe Digne, président de la commission accréditation à la Conférence des grandes écoles (CGE) et directeur de Télécom SudParis. / Télécom SudParis

Président de la commission accréditation à la Conférence des grandes écoles (CGE) et directeur de Télécom ­SudParis, Christophe Digne voit dans les mastères spécialisés (MS) et Masters of Science (MSc) des formations de haut niveau ­répondant aux besoins des entreprises. Un moyen de renforcer l’« employabilité ».

Les MS et MSc des grandes écoles sont-ils un bon moyen de décrocher un emploi ou de doper sa carrière ?

Ces deux types de programmes ne visent pas les mêmes publics mais, logiquement, oui, car ils sont conçus pour répondre aux besoins des entreprises. Nombre de jeunes diplômés s’inscrivent en MS ou en MSc parce qu’ils ne se sentent pas prêts pour la vie active. Ils cherchent un cursus qui leur apporte un contenu scientifique et technique, et une préparation à l’emploi. La présence de professionnels dans ces cursus leur permet d’acquérir des compétences pour améliorer leur employabilité.

Les écoles s’engagent-elles sur les ­débouchés à la sortie ?

Il ne peut pas y avoir de garantie formelle. Mais les écoles sont très attentives à la qualité des débouchés. Elles suivent année après ­année le devenir de leurs diplômés. Au niveau de la CGE, nous gérons les référentiels qualité, avec des critères précis pour chaque type de programme : durée, nombre de crédits, mise en situation des étudiants, et surtout adéquation aux besoins des entreprises… Pour lancer un nouveau MS ou MSc, l’école doit présenter des soutiens d’entreprises qui trouvent un ­intérêt à la formation. Et pour qu’une formation soit réaccréditée, l’école doit fournir tous les quatre ans des données précises sur l’insertion de ses ­diplômés. C’est une démarche d’amélioration permanente.

Beaucoup de MS ou de MSc traitent du big data, de la transition énergétique,du développement durable…Ne s’agit-il pas d’effets de mode ?

Pas du tout. Ces thématiques sont « à la mode » car elles reflètent les besoins des entreprises, et donc les tendances du marché de l’emploi. Avant de lancer une formation de ce type, les écoles vérifient que les attentes des recruteurs sont durables. Si beaucoup de ­programmes traitent de la transformation numérique, c’est tout simplement parce qu’il s’agit d’une problématique majeure.

MS et MSc : qu’est-ce qui les distingue ?

Les MS sont des formations que l’on suit après un master, un MSc, un cursus de grande école… Ils permettent d’acquérir, selon les cas, une spécialisation ou une seconde compétence. Le MSc, lui, est un programme de niveau master, avec des enseignements majoritairement en langue étrangère, qui intervient après un bachelor ou une licence. Il s’inscrit dans la logique du LMD (licence-master-doctorat), et permet à nos écoles d’attirer de bons étudiants internationaux. Les thématiques traitées sont en général plus larges que dans les MS.

Est-il préférable de suivre ces formations juste après le diplôme initial, ou après quelques années d’expérience ?

Les deux types de parcours sont possibles. Beaucoup s’inscrivent en MS après quelques années d’expérience. C’est pourquoi nombre de MS sont proposés à temps partiel. Le MSc, lui, est avant tout un cursus de formation initiale.

On trouve quelques MS à moins de 5 000 euros,mais d’autres dépassent les 20 000. Qu’est-ce qui justifie des tarifs aussi élevés ?

Le tarif moyen des nouveaux MS est de l’ordre de 12 000 euros, mais certains dépassent en effet la barre des 20 000 euros. Et pour les nouveaux MSc, la moyenne est d’environ 15 000 euros, quelques-uns se situant au-dessus de 20 000. Ce sont des prix en lien avec l’économie de l’enseignement supérieur – et qui restent bien en deçà des tarifs pratiqués outre-Atlantique pour des cursus de ce type. Il s’agit de programmes de haut niveau, appréciés des entreprises, qui mobilisent nos meilleurs professeurs, des étudiants sélectionnés avec soin, pour un parcours exigeant. Ces formations sont un investissement, bien sûr.

Ne s’agit-il pas aussi d’une manne pour les écoles, ce qui explique qu’elles misent beaucoup sur ces programmes ?

Les MS et MSc contribuent à l’équilibre ­financier des écoles. De façon générale, l’offre de cursus s’est beaucoup élargie. Cette diversification correspond à une tendance de long terme. Et le cursus « grande école » continue lui aussi de se développer.

« Le Monde » organise son 13e salon des masters et mastères spécialisés, samedi 27 janvier 2018

Avec la réforme de la sélection en master, qui s’effectue principalement à l’entrée du M1, il est important de se renseigner en amont sur les critères d’admission dans les différents cursus. Le 13Salon des masters et mastères spécialisés du groupe Le Monde, organisé samedi 27 janvier aux Dockes - cité de la mode et du design à Paris, sera l’occasion d’assister à six conférences animées par la rédaction et de rencontrer près d’une centaine d’établissements – grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, universités et Instituts d’administration des entreprises (IAE) –, qui présenteront quelque 3 000 programmes, toutes spécialités confondues. L’entrée sera gratuite, la préinscription est recommandée pour éviter l’attente à l’entrée.

Plus d’informations sur salondesmasters.com

Consultez également notre dossier spécial consacré aux masters, mastères spécialisés et MSc, sur LeMonde.fr/masters-ms, et à paraître dans Le Monde daté du jeudi 25 janvier.