Des manifestants en faveur d’un plan pour permettre aux « dreamers » de rester aux Etats-Unis, le 16 janvier, au Capitol à Washington. / JOSHUA ROBERTS / REUTERS

Une concession s’inscrivant dans un renforcement de la lutte contre les clandestins. Donald Trump va proposer au Congrès une voie d’accès à la citoyenneté américaine pour 1,8 million de migrants entrés illégalement aux Etats-Unis. Le président va également demander aux élus un financement de 25 milliards de dollars pour la construction d’un mur frontalier avec le Mexique, l’une de ses promesses de campagne les plus controversées.

Le processus de naturalisation proposé, d’une durée de 10 à 12 ans, profitera aux 690 000 « dreamers », arrivés sur sol américain avec leurs parents et protégés jusqu’en mars par le décret DACA signé par Barack Obama, ainsi qu’aux individus qui ne bénéficient pas de ce programme tout en y étant éligibles.

Ces annonces faites jeudi 25 janvier sont les points centraux du projet sur l’immigration présenté par la Maison Blanche et susceptible, selon elle, d’être accepté par les démocrates comme les républicains, afin de mettre fin à des mois de bras de fer infructueux sur ce sujet sensible.

Le programme DACA a été abrogé en septembre, l’administration Trump jugeant qu’il n’était pas constitutionnel et donnant jusqu’à mars au Congrès pour trouver une solution. L’opposition a fait de ce dossier sa priorité absolue, mais le locataire de la Maison Blanche exige en échange la garantie financière que le mur anti-clandestins sera bien édifié. Ce plan « est une nouvelle attaque contre les immigrés qui utilise les dreamers comme monnaie d’échange », a réagi Dina Titus, représentante démocrate du Nevada.

Abrogation du système de loterie

Les nouvelles propositions de l’exécutif pourraient être mal reçues par les plus conservateurs des républicains, même si le président a veillé à y joindre d’autres mesures restreignant l’immigration légale, notamment celle fondée sur le regroupement familial large. Il souhaite désormais limiter ce dernier au conjoint et aux enfants mineurs.

La Maison Blanche demande également l’abrogation du système de loterie pour l’attribution de cartes vertes qui donnent droit de s’installer aux Etats-Unis, conformément aux vœux de M. Trump de prôner un accès « fondé sur le mérite ». Le sénateur républicain de Caroline du Nord Thom Tillis a salué jeudi un « plan réaliste », fruit selon lui d’un consensus entre les dirigeants des deux camps.

Reste que de nombreux élus de l’opposition sont vent debout contre l’idée d’un immense mur symbole pour eux d’une politique xénophobe. Un terrain d’entente ne semble toutefois pas exclu s’il s’agissait de renforcer telle ou telle barrière déjà existante.

Traversant essentiellement des régions arides peu peuplées, mais aussi des villes, la frontière américano-mexicaine relie l’océan Atlantique au Pacifique sur 3 200 kilomètres. Après avoir promis de construire sur toute cette distance, Donald Trump souligne désormais que nombre d’éléments faisant office de barrière naturelle, sa longueur sera nettement plus réduite. Mais il n’a jusqu’ici pas fourni d’estimation chiffrée.