Documentaire sur Planète + A & E à 21 heures

Le navigateur Francois Gabart. / CAPA PRESSE

Le 17 décembre 2017, François Gabart battait le ­record du tour du monde en solitaire en 42 jours, 16 heures et 40 minutes. Soit 6 jours et 10 heures de moins que le précédent, détenu par le navigateur Thomas Coville. Cette performance n’aurait pu être accomplie sans les longs mois de préparation sportive et technique qui l’ont précédée, ainsi que nous le fait découvrir le journaliste ­Manuel Herrero.

Dans le cockpit du skippeur

Tout commence à Lorient en mars 2017 où est entreposée, dans un hangar, la formule 1 des mers de François Gabart. Ce ­dernier profite de l’hiver, période de trêve des navigateurs, pour faire, avec ses équipes, le ­contrôle technique de son ­bateau. Un trimaran (bateau à trois coques) immense. Trente-deux mètres de long pour 23 de large et 35 de hauteur.

Autrefois, un tel engin se pilotait avec un équipage. François Gabart, lui, s’y colle tout seul. La tâche est rude, puisqu’une telle embarcation navigue à une ­vitesse de 25 à 30 nœuds en moyenne, soit un peu moins de 60 km/h (en langage terrien). Ces données précisées, nous voilà embarqués, avec le skipper, dans le cockpit où il cuisine et tourne la majeure partie de ses vidéos ainsi que dans la cabine où il dort, très peu selon lui.

François Gabart durant un entraînement à Port-la-Forêt. / NICOLAS FABBRI/MACIF

La visite n’est qu’un préambule. Car vient le moment de la remise à l’eau du multicoque et le début des entraînements. Le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 devant participer avec son équipage à la course The Bridge 2017, qui voit plusieurs multicoques affronter le Queen-Mary 2 (l’un des plus grands paquebots du monde), dans une épreuve reliant Saint-Nazaire à New York.

Au-delà du quotidien d’un grand sportif, c’est le portrait d’un homme de 34 ans que ­Manuel Herrero parvient à dresser dans son documentaire, à travers notamment des images d’archives et des témoignages, dont celui de Michel Desjoyeaux, juré de François Gabart à l’époque où il intègre en 2008 le ­centre d’entraînement Finistère course au large. Une amitié ­naîtra d’ailleurs entre les deux hommes, sur terre comme en mer, jusqu’à ce que l’élève finisse par dépasser le maître. Sans rien altérer.

François Gabart, l’étoffe d’un champion, de Manuel Herrero (Fr., 2017, 55 min).