Cette saison, Florian Thauvin a inscrit dix buts et offert neuf passes décisives. / Claude Paris / AP

« Florian démontre qu’il est l’un des meilleurs en Europe au niveau des statistiques. » Face à la presse à quelques jours du choc de la 23e journée de Ligue 1, Rudi Garcia a choisi de chanter les louanges de l’un de ses hommes forts. Difficile de lui donner tort : depuis le début de saison, Florian Thauvin est effectivement l’un des meilleurs joueurs du championnat. Auteur de dix buts et de neuf passes décisives, l’ailier marseillais a trouvé son rôle dans le onze marseillais et s’est taillé une place de choix dans le cœur de ses supporteurs.

Sifflets lillois et départ prématuré

Tout n’a pourtant pas été simple pour celui qui vient de fêter ses 25 ans. Son éclosion précoce il y a cinq ans, saluée par le titre de meilleur espoir de Ligue 1 et un titre de champion du monde des moins de 20 ans remporté aux côtés de Paul Pogba, lui a vite conféré un certain statut. Trop vite peut-être. Si à 20 ans Thauvin est l’un des meilleurs espoirs français, six mois plus tard il est catalogué ennemi public par les supporteurs lillois, furieux de s’être fait planter par l’attaquant qui devait rejoindre le club. Toujours copieusement sifflé dès qu’il foule la pelouse du stade lillois, il a longtemps traîné comme un boulet cette image de traître.

Après un premier passage un peu décevant à Marseille et une expérience ratée à Newcastle, c’est un Florian Thauvin plus mature qui fait aujourd’hui les beaux jours de l’OM. Plus constant aussi, au point d’être l’un des joueurs les plus décisifs de Ligue 1, juste derrière le duo parisien Neymar-Cavani, Radamel Falcao et Nabil Fekir.

Titulaire indiscutable, rarement remplacé avant les dix dernières minutes de jeu, l’ailier gauche a désormais la pleine confiance de son entraîneur : « Tout n’a pas été facile pour lui, il a mûri, progressé et on fait en sorte qu’il reste les pieds sur terre même s’il est humble. Il ne faut pas qu’il oublie dans quel contexte il était il y a seize mois. » En Angleterre, où son passage n’a pas vraiment laissé de bons souvenirs, on salue désormais sa maturité nouvelle et son arrogance disparue. Lui, de son côté, admet que ce départ pour l’Angleterre a 22 ans seulement était prématuré.

Joueur clé de l’attaque marseillaise

Sélectionné par Didier Deschamps en 2017, Thauvin espère disputer la Coupe du monde en Russie. / STEPHANE MAHE / REUTERS

Avant un match compliqué face à Monaco, qui avait balayé l’Olympique de Marseille 6-1 en début de saison, Florian Thauvin est rapidement revenu devant la presse sur sa bonne forme du moment. « Ça a été compliqué au début. Maintenant ça se passe plutôt bien pour moi. Ça n’a pas été simple. Il a fallu que je travaille beaucoup sur moi-même et sur le terrain. »

En course pour la place de dauphin et en concurrence directe avec leur adversaire du soir, les Marseillais refusent pour l’instant d’assumer cet objectif. Trop tôt, trop loin, trop en contradiction avec le credo de « prendre les matchs les uns après les autres ». Mais si Florian Thauvin refuse de se projeter au mois de mai en Ligue 1, il pense beaucoup au mois de juin.

Appelé pour la première fois en équipe de France A en 2017, il est entré en jeu à deux reprises en match amical. Et s’imagine bien faire partie de la liste de Didier Deschamps pour la Coupe du monde 2018. Face à la richesse du vivier de talents offensifs français, le meilleur joueur de Ligue 1 du mois de novembre devra batailler ferme. Mais il peut compter sur son importance dans son club pour marquer des points auprès du sélectionneur.

Dimanche 28 janvier face à Monaco, il sera l’arme principale de Rudi Garcia pour faire oublier la déroute du match aller. Avec deux attaquants de pointe en mal de réussite (Valère Germain a inscrit quatre buts en Ligue 1, Kostas Mitroglou, deux seulement), c’est de son côté droit que vient le danger. En cas de succès, les Marseillais peuvent prendre quatre points d’avance sur leurs adversaires du soir et maintenir la pression sur Lyon dans la course à la deuxième place.