Salle de cours à ESCP Europe, qui propose notamment un mastère spécialisé Management des biens et des activités culturels. / ESCP via Campus

« Si l’Ecole du Louvre où j’étudiais n’avait pas noué un partenariat avec Audencia, je ne sais pas si j’aurais pensé par moi-même à aller en école de management », reconnaît Mélinée Audiard. Pourtant, cette jeune spécialiste en histoire de l’art est loin de regretter les six mois qu’elle a passés dans le programme « grande école » nantais et sa majeure « Management des industries culturelles » : elle a mis cette expérience à profit pour se pencher sur la gestion des marques et la propriété intellectuelle. « Face aux recruteurs, j’ai pu mettre en avant ma double compétence et c’est ce qui a fait la différence », souligne-t-elle. Depuis novembre 2016, la voilà chargée de mécénat dans un grand château de la région parisienne.

Au-delà de cet exemple particulier, les écoles de commerce peuvent-elles élargir les horizons des fans d’art et de patrimoine ? Certaines offrent en tout cas des parcours sur mesure, comme la Burgundy School of Business. Dans son mastère spécialisé « Management des entreprises culturelles et des industries créatives », l’école dijonnaise accueille à bac + 5 des profils variés, venant tant des sciences humaines et de la communication que du droit ou de la gestion.

« J’utilise chaque jour mes connaissances en lettres et en histoire », affirme Monique Bouscasse, diplômée de l’ESCP Europe

Son tout nouveau parcours « culture », accessible dès la première année du programme grande école, intéresserait beaucoup les élèves de classes préparatoires littéraires. « On prépare à l’ensemble des métiers supports à la création, de la production à la diffusion, ce qui permet par exemple à des diplômés en histoire de l’art de rebondir hors de l’enseignement ou de la conservation », note Jean-Yves Klein, le directeur de la formation. Et d’évoquer cette ancienne diplômée devenue responsable de la commercialisation d’applications pour les musées : « Les audioguides sont de plus en plus remplacés par des offres numériques. Les entreprises qui les développent apprécient d’avoir des porte-parole capables de bien appréhender aussi les collections. » De quoi nouer plus facilement le dialogue avec les conservateurs.

Réflexion et stratégie

Loin de refermer la parenthèse d’études « passion », le virage vers la gestion valoriserait au contraire les humanités acquises dans un premier temps, comme le confirme Monique Bouscasse, diplômée de la Sorbonne puis du mastère spécialisé Management des biens et des activités culturels de l’ESCP Europe. Chargée de communication au Petit Palais, elle « utilise [ses] connaissances en lettres et en histoire au quotidien, qu’il s’agisse de coordonner des conférences avec les auditoriums ou de réaliser des documents pour le public autour d’une exposition. Mais attention, prévient-elle, il ne s’agit pas d’un métier littéraire axé sur l’écriture ou l’étude d’œuvres ».

Il importe donc de bien réfléchir en amont à son projet et à ses priorités si l’on veut éviter les malentendus. C’est ce qu’a fait la musicienne Sarah Bois, désormais chargée de production de l’Orchestre français des jeunes. « Lors de mon cursus au conservatoire, j’ai eu l’occasion de monter des spectacles et je me suis rendu compte que ce travail d’organisation me plaisait plus que de jouer sur scène », raconte-t-elle. Mais à son arrivée à Dijon en mastère spécialisé, elle concède qu’il lui a fallu rattraper un certain nombre de bases en gestion. A ces efforts personnels, il faut aussi allier un peu de stratégie.

Dans un secteur très convoité, le choix d’une école ne doit pas se faire à la légère. « Les programmes ont fleuri récemment et l’offre de postes est moins importante que le nombre de diplômés », rappelle Monique Bouscasse. Si la double compétence peut intéresser les recruteurs, mieux vaut prendre le temps de scruter les cours avant de se lancer, d’évaluer les partenariats et réseaux d’anciens. Une démarche indispensable pour multiplier les chances de se démarquer ensuite.

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