A l’appel d’une large intersyndicale, avec le soutien de l’Association des directeurs au service des personnes âgées et de plusieurs associations de retraités, des débrayages ont eu lieu dans des établissements. Des rassemblements ont également été organisés sur tout le territoire. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) se sont fortement mobilisés, mardi 30 janvier, pour réclamer davantage de moyens, la Direction générale de la cohésion sociale évoquant un taux de mobilisation (grévistes et personnels assignés inclus) de 31,8 %. Certains directeurs d’établissements s’étaient associés à ce mouvement. Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui fédère les directeurs de services à domicile et d’établissements pour personnes âgées, explique pourquoi.

Pourquoi les directeurs des établissements que vous représentez se mobilisent-ils avec leurs salariés, et quelles sont vos revendications ?

C’est un mouvement très large, qui réunit tous les syndicats de salariés, mais aussi les associations de malades et les familles, car il s’agit d’un mouvement sociétal, pas un simple débat sur l’organisation et le financement du secteur.

La question posée est : comment la France peut-elle être plus solidaire avec ses aînés et faire face au défi du vieillissement ? Donc nous, directeurs, sommes bien évidemment très concernés.

Que pensez-vous de la mobilisation et de la grève observées aujourd’hui ?

Je suis surpris par leur ampleur. Elles ont autant mobilisé les personnels en établissement que ceux des services à domicile, les structures privées et publiques… J’ai reçu des appels de nombreux établissements dans toute la France même si, bien sûr, les salariés, notamment dans le privé, n’ont pas interrompu leur service pour être au côté des personnes âgées. Il y a eu quelques réquisitions dans les établissements à statut public.

Pour les personnels, ce n’est plus possible de continuer à travailler dans ces conditions de sous-effectif chronique, avec jamais assez de temps à consacrer aux personnes âgées et des contraintes horaires et financières impossibles à tenir.

Comment réagissez-vous aux réponses faites par les pouvoirs publics ?

Les réponses du gouvernement, comme de la présidence de la République, ne sont pas à la hauteur. J’ai le sentiment qu’ils n’ont pas pris la mesure des problèmes, alors que les médias, eux, ont compris leur importance et largement relayé nos actions.

La conseillère technique de la présidence de la République a annulé son rendez-vous avec nos représentants. La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, refuse de nous recevoir et sa conseillère technique nous a bien promis un peu d’argent, mais il ne s’agit pas de cela. Nous souhaitons une politique de gestion globale en faveur des personnes âgées et attendons des paroles fortes du président de la République.