Documentaire sur Canal+ à 21 h 05

Le couple en "lune de miel" ? - BONUS : EXODE, L’ODYSSÉE CONTINUE
Durée : 06:25

En octobre 2016, la diffusion d’Exode un million de destins, ambitieux documentaire coproduit par Canal+, la BBC et KEO Films, avait fait du bruit. En racontant de l’intérieur les périples de migrants qui ont tout quitté pour fuir la guerre ou la misère, en équipant certains intervenants de smartphones afin qu’ils filment au plus près leurs aventures éprouvantes, le film avait ému un nombreux public et obtenu l’International Emmy Awards du Meilleur Documentaire International, en novembre 2017, à New York.

Avec Exode, l’odyssée continue, le réalisateur britannique James Bluemel et ses équipes proposent un second volet aussi poignant que le premier. Avec le même procédé technique d’une redoutable efficacité : les images collectées par les migrants à l’aide de téléphones portables sont mélangées aux images de la production.

Nouvelle tension perceptible

Ce qui frappe par rapport aux premières tentatives de fuites de ces Afghans, Syriens, Irakiens ou Africains, c’est la nouvelle tension perceptible en Europe. Les affiches de bienvenue aux migrants ont souvent cédé la place à des slogans hostiles. « Ne venez pas en Europe », clame clairement un haut responsable européen, pendant que la forteresse Europe se hérisse, sur son flanc Est, de barbelés, de murs, de miradors.

Ce durcissement perceptible ne décourage pas celles et ceux qui ont tout quitté pour éviter la mort ou mener une vie meilleure. Africains tentant d’escalader les hauts murs entourant Ceuta, enclave espagnole en terre marocaine, familles entassées dans des camps en Grèce ou en Serbie et qui rêvent d’Angleterre et d’Allemagne, réfugiés afghans en Finlande attendant avec angoisse la réponse positive des autorités locales pour obtenir le titre de séjour qui leur évitera un retour forcé au pays, les espérances se fracassent parfois sur une nouvelle réalité européenne.

EXODE, L’ODYSSÉE CONTINUE - par Diego Buñuel
Durée : 00:54

Comme dans le premier documentaire, on s’attache aux destins de la lumineuse Isra’a, jeune réfugiée syrienne qui découvre une nouvelle vie en Allemagne. A Sadiq, électricien afghan en Finlande. A Nazifa, Lateef et leurs enfants, bloqués en Grèce alors que la famille afghane rêve d’Allemagne. Ou à Moussa le Guinéen qui, après avoir échoué à franchir le mur de Ceuta, va retenter sa chance.

Autre détail d’importance qui a changé la donne depuis le premier documentaire : l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Une semaine après son élection, le locataire de la Maison Blanche a interdit l’accès du territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans. Tamir, citoyen irakien et ancien traducteur pour l’armée américaine, est arrivé aux Etats-Unis avec sa femme deux mois avant l’élection de Trump. Le reste de sa famille vit toujours dans un camp surpeuplé en Irak. Dans les allées pourtant peu avenantes d’un quartier de Lincoln (Nebraska) où il réside désormais, Tamir lance d’une voix douce : « Ici, tout est joli et paisible ».

Exode, l’odyssée continue, de James Bluemel (GB., 2017, 105 min).