L’année 2018 débute dans la continuité de 2017, ce qui laisse augurer d’un marché immobilier « raisonnablement » dynamique, annonce Meilleursagents, qui a publié le 30 janvier son 99e baromètre mensuel. A Paris, les prix ont augmenté de 1 % en janvier (0,7 % pour les petites surfaces et 1,3 % pour les appartements d’au moins 3 pièces). Sur 12 mois, la hausse atteint 5,6 % dans Paris intra-muros.

La hausse des prix parisiens se propage en banlieue

« Alors que la dynamique des prix parisiens s’était légèrement ralentie depuis la rentrée 2017, ce regain de vitalité à Paris donne le ton et la cadence sur un marché immobilier qui devrait connaître un dynamisme sans excès en 2018 », déclare Sébastien de Lafond, président de Meilleursagents. La hausse des prix parisiens se propage en banlieue en s’affaiblissant par cercles concentriques. En petite couronne, la progression ressort à 0,4 % en janvier. En grande couronne, les prix sont stables, à l’exception de la Seine-et-Marne (-0,2 %) et du Val-d’Oise (0,3 %).

En province, les grandes villes poursuivent leurs tendances de 2017. Bordeaux est toujours en tête avec un bond de 1 % en janvier, soit 15,4 % sur douze mois. Marseille (0,7 %) et Nantes (0,8 %), puis Toulouse (0,5 %) et Lyon (0,3 %) suivent. Lille (0,1 %) et surtout Nice (-0, 1 %), Rennes (-0,3 %), Strasbourg et Montpellier (-0, 4 %) sont en queue de peloton et ne parviennent pas à retrouver leur dynamisme. Depuis plus d’un an, les prix sont stables dans les zones rurales.

Une hausse de 0,3 % en un mois dans les 50 plus grandes villes

En résumé, les prix des 10 plus grandes villes augmentent de 0,6 % en janvier (4,5 % sur 12 mois) et ceux des 50 plus grandes villes se renchérissent faiblement de 0,3 % (3,1 % sur 12 mois).

« Sur le plan macroéconomique, la situation continue de s’améliorer. Les taux d’intérêt ont retrouvé le niveau le plus bas de 2017. Les acheteurs sont confiants dans un climat économique durablement favorable. Ils savent aussi pouvoir compter sur des conditions de financement aptes à absorber les hausses régulières mais raisonnables des prix sans entamer trop fortement leur budget », commente M. de Lafond.

Une partie de la population évincée par les banques

Principal point noir, le chômage ne recule que faiblement. Pour les experts de Meilleursagents, le risque est grand de voir la population française se scinder en deux. Avec, d’une part, des actifs qualifiés dont les rémunérations progressent. Cette frange de la population bénéficie des meilleures conditions historiques de financement et vit dans des zones urbaines dynamiques. Capables de mobilité professionnelle et géographique, ces actifs qualifiés comptent tirer parti de la conjoncture pour améliorer leur situation professionnelle et augmenter leur patrimoine immobilier.

D’autre part, un groupe constitué de ménages sous employés ou durablement au chômage, dont le pouvoir d’achat régresse. Évincés par les banques et contraints de se loger dans les zones les moins dynamiques, leur mobilité est restreinte, estime Meilleursagents.

« Le différentiel de progression entre les villes les plus dynamiques et les zones les plus calmes témoigne d’importants écarts d’attractivité. Nous pourrions assister aux prémices d’une nouvelle dynamique territoriale qui pourrait encourager l’installation d’entreprises dans ces villes attractives, créant des emplois séduisants pour une population à la recherche d’un cadre de vie agréable sur un marché immobilier aux prix encore raisonnables », estime Sébastien de Lafond. Ainsi, avec un revenu moyen, un ménage parisien peut acheter 22 à 23 m², alors qu’à Lyon il pourrait acquérir un appartement de 40 m².