Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, véritable homme fort du royaume, à Riyad, en novembre 2017. / AP

Deux avocats britanniques ont fait savoir, mardi 30 janvier, qu’ils allaient demander la suspension de l’Arabie saoudite du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Une initiative prise au nom des proches de plus de 60 personnes « arrêtées arbitrairement », « détenues » ou « disparues » depuis septembre 2017.

Ken Macdonald et Rodney Dixon remettront mercredi au Conseil à Genève un rapport « fournissant des preuves que ces arrestations violaient le droit saoudien et international », « visaient les militants des droits de l’Homme, les dissidents politiques et ceux exerçant simplement leur liberté d’expression » et « s’inscrivaient dans une tradition bien établie d’abus commis par les autorités saoudiennes », selon un communiqué transmis à l’Agence France-Presse.

En outre, les deux avocats soulignent qu’ils disposent d’éléments crédibles attestant de mauvais traitements et de torture pendant les détentions. Ils demandent à l’Assemblée générale des Nations unies d’« examiner d’urgence » la suspension de Riyad du Conseil des droits de l’homme. Et souhaitent que ce dernier condamne les violations des droits fondamentaux dans le royaume wahhabite.

Un seul pays suspendu

Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch avaient déjà, elles aussi, réclamé la suspension de l’Arabie saoudite du Conseil, estimant que la « crédibilité » de l’institution était en jeu.

Rolando Gomez, porte-parole du Conseil des droits de l’Homme, a précisé que cette décision devait être prise en Assemblée générale, aux deux-tiers des membres présents lors du vote. La résolution fondatrice de ce conseil appelle ses membres à « respecter les normes les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme ».

L’unique pays à en avoir été suspendu était la Libye en mars 2011 après la violente répression de manifestants antigouvernementaux par le dictateur Mouammar Kadhafi.