Des étudiants de Polytechnique participent à une répétition du défilé du 14-Juillet, le 12 juillet 2015 à Paris. AFP PHOTO / LOIC VENANCE / AFP / LOIC VENANCE / LOIC VENANCE / AFP

Si la voie des admissions parallèles vers les très grandes écoles est étroite, elle se développe toutefois. Trois étudiants racontent leur entrée, réussie, par ce biais : Loïc Richier, entré à Polytechnique après une licence, qui est en sorti major ; Erkan Narmanli, passé de la prépa à la fac puis à Normale Sup et David Ouakil, qui a enchaîné les Arts et métiers et HEC.

  • Loïc Richier, 26 ans, entré à Polytechnique avec une licence, sorti major de promo

Loïc Richier. / Binet Photo

A l’heure du bac, en dehors de sa passion pour les sciences, Loïc Richier n’avait pas de projet d’avenir précis. Peu tenté par les classes prépa, il opte pour une licence de maths à Nancy et commence à s’intéresser à la recherche. Et si Polytechnique lui offrait un tremplin vers ces carrières ? Ce sont ses profs qui lui soufflent l’idée et l’aident à préparer le concours réservé aux universitaires, en parallèle de ses cours et de ses partiels. « Les épreuves sont un peu déroutantes car on n’est pas habitué à passer des oraux à la fac », dit-il. Sceptique sur ses chances de réussite, ce passionné de probabilités postule par précaution dans d’autres programmes universitaires, pour ne pas se retrouver pris au dépourvu.

Mais c’est bel et bien à l’X qu’il fait sa rentrée en 2010. « Il a fallu que je reprenne des matières comme la physique, ce qui ne m’enchantait pas au départ, mais j’en ai vite vu les bénéfices », assure-t-il. Malgré une différence de rythme entre la licence et la grande école, Loïc Richier s’est accroché. Au point de sortir major de sa promotion en 2013 ! « De la qualité des cours aux infrastructures, j’ai bénéficié d’un environnement d’études exceptionnel, et de beaucoup de conseils pour choisir mes stages. » Aujourd’hui en deuxième année de thèse à l’ENS Lyon, il n’hésite pas à revenir partager son expérience avec les étudiants en licence à Nancy. Pour les encourager.

  • Erkan Narmanli, 21 ans, « très bien intégré » à l’ENS Ulm

Erkan Narmanli. / DR

Poussé par ses professeurs de terminale à s’inscrire en classe préparatoire, Erkan Narmanli ne s’y est pas plu. Au bout d’un an, ce passionné de maths a préféré se réorienter vers la fac. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce choix ne lui a pas fermé la porte des grandes écoles. « A l’université Pierre-et-Marie Curie (UPMC), des enseignants formés à Normale Sup m’ont parlé des admissions sur dossier à Ulm et à Lyon. »

Lors de son entretien, à Paris, il a parlé de son envie de faire de la recherche et des sujets qui l’intéressaient. « Parmi les candidats, certains étaient déjà passés par deux ans de prépa. » A-t-il alors été difficile de trouver sa place dans la promotion ? « On m’avait dit que les premiers admis sur dossier n’avaient pas toujours été bien vus, et que ce n’était pas la voie royale. Mais ce n’est pas du tout ce que je vis, je suis très bien intégré dans l’école », assure Erkan. Pour preuve, il a été élu dès son arrivée au bureau des élèves. Et apprécie l’enseignement, en phase avec les dernières avancées scientifiques. « A côté des cours en amphi, plus académiques, on participe à des travaux de recherche en groupe. Je m’amuse beaucoup », conclut-il.

  • David Ouakil, 25 ans, tout un parcours jusqu’à HEC

David Ouakil. / DR

Créer son entreprise ? La perspective avait toujours un peu fait rêver David Ouakil. Mais c’est durant ses études à l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), à Paris, qu’il a commencé à y penser sérieusement. « En m’investissant dans des associations du campus, j’ai réalisé que j’aimais mener des projets de A à Z, avec une certaine indépendance », raconte-t-il. Sur le modèle des conférences TED (pour Technology, Entertainment and Design), nées aux Etats-Unis pour faire connaître au grand public des travaux de recherche et des projets d’avenir, il a organisé avec dix autres étudiants une grande rencontre avec des économistes et des personnalités du numérique. Puis, il a opté en dernière année pour une spécialité en entrepreneuriat. Utile, mais « pas suffisant pour créer sa boîte dès la sortie de l’école ».

Apprenant l’existence du concours d’admission directe à HEC, il y a tenté sa chance. « J’ai vraiment révisé à fond pendant quatre à six semaines. En revanche, le format des épreuves ne m’a pas trop surpris car cela ressemblait aux oraux des écoles d’ingénieurs que j’avais passés en fin de prépa. » Comme tous les lauréats de cette voie d’admission parallèle, il a dû repasser des matières fondamentales, telles que statistiques ou comptabilité, à côté de son emploi du temps de master. Un défi relevé sans stress.