Téléfilm sur France 2 à 20 h 55

LA MORT DANS L' ÂME - (Didier Bourdon, Hugo Becker) - Extrait
Durée : 01:58

Après lui avoir dit bonsoir et promis un tour du monde en bateau, « ensemble », « juste tous les deux », Marc Lagnier (Didier Bourdon) tue son fils adolescent d’une balle de revolver. Du moins s’accuse-t-il du meurtre, sans rechigner ni donner d’explication. Du pain bénit pour les policiers. Un casse-tête pour le jeune avocat Tristan Delmas (Hugo Becker) qui doit assurer la défense de ce client désireux de taire les raisons de son acte.

S’il veut présenter devant le juge « une histoire qui se tienne »,il n’est guère d’autre solution, pour lui, que de reprendre l’enquête, d’interroger les proches de la victime, de comprendre l’histoire de cette famille dont les membres n’avaient pas pour habitude de beaucoup communiquer.

Hugo Becker et Didier Bourdon dans « La Mort dans l’âme », de Xavier Durringer. / FRANCE 2

Tristan Delmas, qui a choisi cette affaire pour sa difficulté et son potentiel médiatique, n’a pas fini d’être servi. L’une des premières certitudes dont il parvient à se prévaloir est que père et fils entretenaient une relation complice, quasi fusionnelle. Quant à Valérie Lagnier (Isabelle Renauld),la mère peu causante du garçon, elle semble ne pas vraiment se rendre compte de ce qui est arrivé.

Tension silencieuse

Chacun a ses secrets. Et personne, dans cette petite ville de province où tout le monde se connaît, n’est disposé à les divulguer. Chacun, aussi, a ses raisons. Mais personne ne désire les exposer à ce petit avocat ambitieux qui fourre son nez partout, alors que le coupable s’est lui-même désigné. C’est à partir de cette opacité que s’ébauche la trame de La Mort dans l’âme, polar psychologique dont le suspense tient plus – à bon escient – au caractère des personnages qu’à des rebondissements narratifs.

Un des atouts du téléfilm de ­Xavier Durringer est de demeurer concentré sur cette tension silencieuse que savent entretenir, quand il le faut, certains effets de mise en scène (plans rapprochés sur les visages, éclairages monochromes, montage serré). Un de ses défauts, en revanche, est de ne pas avoir su y opposer des dialogues suffisamment affûtés, susceptibles à eux seuls de pouvoir apporter une véritable complexité aux protagonistes et d’éviter les invraisemblances que leur manque de rigueur, précisément, génère.

La Mort dans l’âme, de Xavier Durringer. Avec Didier Bourdon, Hugo Becker, Flore Bonaventura, Isabelle Renauld (Fr., 2016, 100 min).