Deux officiers de police sécurisent le périmètre autour de la mosquée de Finsbury Park, où l’attaque a eu lieu le lundi 19 juin 2017, peu après minuit. / Tim Ireland / AP

Darren Osborne, 48 ans, a été reconnu coupable de meurtre et tentative de meurtre jeudi 1er février par le tribunal de Woolwich (est de Londres). Sa peine sera fixée dans un second temps.

Osborne a nié être l’auteur de l’attaque survenue dans la nuit du 18 au 19 juin, un soir de ramadan, et qui avait fait un mort et dix blessés. L’accusé a expliqué durant le procès qu’il était seulement le passager du van conduit par un homme présenté comme un complice et qu’il a nommé Dave. Mais les enquêteurs ont conclu qu’il avait agi seul.

« Nous avons été clairs tout au long du procès sur le fait qu’il s’agissait d’une attaque terroriste et il doit maintenant faire face aux conséquences de ses actions », a commenté la représentante du parquet Sue Hemming, jugeant son récit « pas convaincant » face au « poids écrasant des preuves ».

« Dès le début de notre enquête, nous n’avons trouvé aucune preuve qu’Osborne aurait agi autrement que seul », a expliqué à des journalistes le commandant Dean Haydon, chef la lutte contre le terrorisme à Scotland Yard. Il a qualifié Osborne d’« individu perturbé, mauvais et rempli de haine », avec des « antécédents de violence, alcoolisme, toxicomanie et dépression ».

« Obsédé » par les musulmans

Darren Osborne, père de quatre enfants sans emploi et sans ami proche vivant dans la banlieue de Cardiff (Pays de Galles), « était devenu obsédé par les musulmans » dans les semaines précédant l’attentat, selon sa compagne.

Selon l’accusation, il s’était radicalisé dans les semaines précédant l’attaque. « Darren Osborne a prévu et conduit cette attaque en raison de sa haine des musulmans », a ajouté Mme Hemming.

Le catalyseur de son obsession semble avoir été la diffusion de la série de la BBC « Three girls ». Cette fiction s’appuyant sur des faits réels raconte l’histoire de jeunes femmes victimes de viols et d’agressions sexuelles commises par un groupe de musulmans britanniques d’origine pakistanaise, dans la banlieue de Manchester.

Peu après minuit, le 19 juin, Darren Osborne avait précipité son véhicule sur un groupe de personnes regroupées près de la mosquée de Finsbury Park et venant en aide à Makram Ali, un homme de 51 ans victime d’un malaise. Ce dernier succombera lors de l’attaque.

Cette attaque était survenue dans un climat d’extrême fébrilité au Royaume-Uni, après trois attentats en trois mois, à Londres et Manchester, ayant fait 35 morts et revendiqués par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI).