DENIS CHARLET / AFP

Les ambitions étaient hautes. « Nous voulons nous reconstruire sur un projet ancré dans les mobilisations sociales. Nous visons une construction par le bas, avec des forces sociales et de gauche disponibles. » Lorsque Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a annoncé fin 2017 la tenue d’Etats généraux du progrès social, l’idée était de réunir tous les acteurs de gauche pour bâtir une opposition à Emmanuel Macron, ancrée dans les luttes avec le Parti communiste comme pivot. L’objectif du PCF est de rendre visible les luttes du quotidien, celles que l’on ne voit pas dans les médias, pour construire « des fronts de lutte », en proposant des initiatives communes à toutes les forces de gauche.

Deux mois après, alors que ces Etats généraux se tiennent samedi 3 février dans plusieurs villes de la petite couronne parisienne, le PCF apparaît solitaire dans sa démarche. En effet, les intervenants prévus sont dans leur très grande majorité des figures du parti, de la CGT et des compagnons de route. Ce qui tarit l’aspect unitaire de la démarche.

Le PS pas invité

« On a invité les partis politiques courant janvier. On les a relancés récemment, explique Igor Zamichiei, chef d’orchestre de l’événement. De toute façon, on les invitait à assister aux débats, pas à intervenir. On veut valoriser les mobilisations, les mettre en confrontation avec nos propositions. » Le PCF a envoyé des invitations à La France insoumise, Europe écologie-Les Verts, Génération. s et Ensemble. Mais pas au Parti socialiste, en raison de l’absence de premier secrétaire

De la même manière, il n’y aura pas un aréopage des confédérations syndicales. « On ne s’est pas adressé aux confédérations, mais aux syndicalistes locaux. On ne veut pas tirer la couverture à nous », continue M. Zamichiei.

Les Etats généraux du progrès social ont été organisés sous une forme décentralisée. Le matin les différents ateliers (travail et emploi ; industrie ; service public et protection sociale ; logement) se tiendront dans le 19e arrondissement de Paris, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Malakoff (Hauts-de-Seine). Tous les ateliers convergeront l’après-midi vers Montreuil (Seine-Saint-Denis) où se tiendra la séance plénière, durant laquelle Pierre Laurent interviendra.