Les salariés de l’industrie ont entamé, vendredi 2 février, une troisième grève de vingt-quatre heures en Allemagne, dans de grandes entreprises comme Mercedes-Benz et Porsche ou chez le constructeur aéronautique Airbus, à l’appui de revendications portant sur les salaires et la durée du temps de travail. Ces débrayages, qui doivent prendre fin vendredi soir, sont les dernières grèves d’avertissement lancées par le puissant syndicat IG Metall avant un vote sur une prolongation du mouvement social.

Invoquant la robuste croissance économique actuelle en Allemagne et le taux de chômage remarquablement bas, IG Metall réclame une hausse des salaires de 8 % sur vingt-sept mois pour 3,9 millions d’ouvriers. Le syndicat demande aussi à ce que les ouvriers puissent réduire leur temps de travail hebdomadaire de 35 à 28 heures s’ils ont à s’occuper d’enfants, de personnes âgées ou de parents malades, et reprendre à plein temps au bout de deux ans.

Il s’agit de la première offensive de taille d’IG Metall sur le temps de travail depuis les sept semaines de grèves de 1984, qui avaient contribué à une réduction de la durée hebdomadaire de travail de 40 à 35 heures.

Première grève d’avertissement chez Volkswagen

Le patronat a proposé une hausse de 6,8 % des salaires mais rejette les revendications sur la baisse du temps de travail tant que les salariés n’accepteront pas aussi de pouvoir travailler plus lorsque ce sera nécessaire.

Près de 200 000 salariés de plus de cent entreprises, dont le constructeur de machines et véhicules industriels MAN et le constructeur automobile Ford, ont observé des grèves tournantes de 24 heures mercredi et jeudi, selon IG Metall. Vendredi en fin de journée, le nombre d’entreprises touchées devrait passer à 260.

Dans un autre conflit social, IG Metall a menacé de paralyser la production automobile du constructeur Volkswagen si la direction continue de s’opposer à des hausses de salaires conséquentes. Plus de 20 000 ouvriers de l’usine de Wolfsburg ont débrayé pendant deux heures, jeudi, ce qui était la première grève d’avertissement chez VW depuis 2004.