Andrès Guatoluna va devenir sage-femme / Andrès Gualotuna

Andrès Gualotuna a 25 ans, il est en cinquième et dernière année à l’école de sages-femmes de l’hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine). Au sein de sa formation, ils sont trois hommes sur une promotion de trente. « Après un redoublement de paces [première année commune des études de santé], je n’étais pas suffisamment bien classé pour poursuivre en médecine, et la spécialité de sage-femme était celle qui à mon sens se rapprochait le plus de mon ambition initiale de devenir médecin », explique-t-il.

« C’est assez technique, il y a de la pédiatrie en jeu juste après la naissance, dans les premières minutes de vie. L’été précédent le début de ma formation, j’ai assisté à un accouchement et j’ai tout de suite adoré ce beau moment de partage, ce travail d’équipe. »

C’est un métier traditionnellement féminin, il le sait, « et au départ j’appréhendais un peu les réactions dans ma famille, originaire d’Equateur, catholique et assez stricte, mais au final ça a été bien pris ». Cela étant, « évoluer dans un environnement très féminin me plaît car j’ai passé mon enfance au milieu de sœurs et de cousines, j’ai beaucoup d’amies », dit-il.

Dans l’exercice du métier, le fait d’être un homme peut constituer un atout : « on a un regard neuf sur les sensations des femmes pendant leur grossesse. On est également très attentif à la parole des patientes et extrêmement respectueux de leur pudeur, peut-être davantage qu’une soignante qui aurait elle-même connu une grossesse. »

Comme beaucoup d’étudiants de sa génération, affirme Andrès Gualotuna, « j’aspire à une gynécologie qui prenne davantage en compte les choix des femmes, qui offre plus d’écoute. Notre génération a grandi avec une parole féministe, le mariage pour tous, avec la libération de la parole des femmes… On essaie d’appliquer cela dans notre pratique ».