Le président sortant délivre un discours à la sortie du bureau de vote, dans la ville de Limassol, le 4 février. / AMIR MAKAR / AFP

Le chef de l’Etat sortant, le conservateur Nicos Anastasiades, a remporté, dimanche 4 février, le deuxième tour de l’élection présidentielle sur l’île divisée de Chypre face au candidat de gauche Stavros Malas, selon des sondages de sortie des urnes.

D’après plusieurs estimations diffusées par la télévision publique CyBC, M. Anastasiades obtient entre 54,5 % et 59,5 %, et M. Malas entre 40,5 % et 45,5 %, soit un écart nettement supérieur à la marge d’erreur. Le taux de participation s’est, lui, élevé à 73 % comparé à 71,88 % au premier tour dimanche dernier, alors que quelque 550 000 électeurs étaient appelés à voter.

Le premier tour, le 28 janvier, avait permis la qualification du président sortant, le conservateur Nicos Anastasiades (avec 35,5 % des voix), opposé, comme en 2013, au candidat soutenu par le Parti communiste, Stavros Malas (30 %).

La « ligne verte »

Dans la dernière ligne droite, l’un comme l’autre ont eu du mal à rallier les soutiens des candidats éliminés au premier tour. Le troisième homme, Nikolas Papadopoulos, a ainsi refusé de prendre parti, après avoir recueilli un peu plus de 25 % des voix sur un programme libéral et nationaliste.

Deux sujets ont dominé la campagne : l’économie, cinq ans après la mise sous tutelle du pays par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), après l’implosion de son secteur bancaire. Et la question de la réunification de l’île, dont la partie nord est occupée par l’armée turque depuis 1974. La « ligne verte », qui coupe depuis cette date le pays en deux d’est en ouest, déchire la vieille ville de Nicosie.

Pendant cinq ans, M. Anastasiades s’est employé à relancer les pourparlers pour réunifier l’île. Mais les négociations sous l’égide de l’ONU avec le dirigeant de la RTCN, Mustafa Akinci, ont échoué en 2017 et le processus suscite de plus en plus de scepticisme chez les Chypriotes.