Des milliers de personnes participent à une manifestation populaire le 3 février à Ajaccio. / OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

L’Assemblée de Corse a adopté, tard dans la soirée du vendredi 2 février, une résolution proposée par le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, et le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, appelant le président de la République à « ouvrir avec les représentants élus de la Corse (…) un dialogue sans préalable ni tabou ». Une démarche qui s’inscrit dans le cadre de la venue sur l’île d’Emmanuel Macron, les 6 et 7 février.

Si les deux groupes de droite ont finalement décidé de ne pas s’y associer – à l’exception d’un élu du groupe La Corse dans la République –, la (demi) surprise est venue du soutien des six élus du groupe Andà per Dumane, dirigé par le maire macroniste de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, dont la liste avait été investie par La République en marche (LRM) aux dernières élections territoriales. La résolution a ainsi été adoptée par 48 voix contre 15.

« Document commun »

Elle porte essentiellement sur trois points. Tout d’abord, la demande « que la Corse fasse l’objet d’une mention spécifique dans la Constitution permettant de la doter d’un statut défini par référence à l’article 74 », qui régit le statut des collectivités d’outre-mer. La résolution porte également sur « l’application immédiate et sans restriction du droit au rapprochement de tous les prisonniers poursuivis ou condamnés pour des actes en relation avec la situation politique de la Corse ». Ainsi que « la reprise des discussions concernant les ressources, moyens et transferts de fiscalité de la collectivité de Corse ».

« La majorité [nationaliste] a accepté tous nos amendements. Nous avons convergé vers un document commun et nous l’avons voté car nous pensons qu’il va dans le bon sens », explique M. Orsucci, joint par Le Monde. Le délégué général de LRM, Christophe Castaner, a cependant estimé, dimanche sur RTL, que cette position n’était « pas celle de LRM ». « Il a dit qu’il prenait ses distances mais j’ai eu l’impression qu’il n’avait pas tout à fait lu la résolution », rétorque le maire de Bonifacio.