Joaquin Guzma, le 8 janvier 2016 à Mexico. / Rebecca Blackwell / AP

Mieux vaut rester discret quand on s’apprête à juger un des plus grands narcotrafiquants de l’histoire. Les jurés qui seront sélectionnés pour juger le Mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman resteront anonymes, pour éviter toute intimidation, a annoncé, mardi 6 février, le bureau du procureur fédéral de Brooklyn.

Le juge Brian Cogan, qui doit présider au procès du narcotrafiquant prévu en septembre, a estimé qu’en tant que leader présumé du puissant cartel de Sinaloa, El Chapo, 60 ans, est susceptible d’avoir à sa solde des « hommes de main » ayant conduit des centaines d’agressions, de meurtres et de kidnappings. « Sur la base de l’acte d’accusations et des preuves déjà examinées par la cour », a ajouté le magistrat, « il est probable que les preuves du procès établiront un mode de fonctionnement de l’accusé et de ses associés tel qu’un juré pourrait craindre pour sa sécurité ».

Conditions d’isolement sévères

Le juge a rejeté les arguments de la défense, qui faisait valoir qu’imposer l’anonymat des jurés pourrait nuire à la présomption d’innocence à laquelle sont tenus les jurés. Brian Cogan a d’ailleurs consenti à une protection pour les allers-retours des jurés au tribunal.

Interpellé en janvier 2016 au Mexique et extradé aux Etats-Unis en janvier 2017, Guzman est accusé d’avoir dirigé, vingt-cinq ans durant, le cartel de Sinaloa, l’un des plus puissants que le continent américain ait jamais connu.

En raison de ses précédentes évasions, il est détenu dans des conditions d’isolement particulièrement sévères à Manhattan, avec des visites limitées, des conditions que ses avocats n’ont cessé de dénoncer. Plusieurs fois reporté, le procès d’El Chapo doit se dérouler sur plusieurs semaines à partir d’une date non encore précisée en septembre.