Une déneigeuse en action près de Vélizy-Villacoublay, le 7 février. / SAMUEL BOIVIN / AFP

Des déplacements perturbés, une circulation au ralenti. Mercredi 7 février au matin, une partie de la France s’est réveillée sous la neige. La veille, un record de bouchons avait été enregistré en Ile-de-France, avec un pic de 739 kilomètres en soirée.

De manière générale, la plupart des modes de transport franciliens étaient touchés mercredi matin. Les aéroports connaissaient de nombreuses annulations, la circulation des bus restait interrompue à paris, et le trafic des trains sur le réseau SNCF était ralenti. Mais alors, comment s’organisent les transports pour continuer à fonctionner malgré les intempéries ?

Aéroports : déneigement et dégivrage

La neige, qui est tombée par endroits sur plus de dix centimètres, a engendré d’importantes perturbations mercredi. Air France prévoyait d’assurer seulement 50 % des vols court-courriers au départ de l’aéroport d’Orly, et deux tiers des vols moyen-courriers au départ de Charles-de-Gaulle. La quasi-totalité des vols long-courriers seront assurés, mais avec des retards.

  • Déneigement

Le déneigement des pistes des aéroports est nécessaire. Dans un entretien au site spécialisé Air journal en 2013, Régis Lacote, le directeur des aires aéronautiques de Paris-Charles de Gaulle, explique que le déneigement des aéroports est particulier :

« En voiture, lorsqu’une route est enneigée ou verglacée, vous réduisez votre vitesse. Dans l’aérien, le problème est plus complexe, puisque le décollage ou l’atterrissage d’un avion a lieu généralement à plus de 200 kilomètres/heure. Il faut donc intervenir rapidement en utilisant des moyens mécaniques et chimiques pour rendre la piste non glissante. »

Pour ce faire, il n’est pas possible d’utiliser du sel comme sur une route classique, cela endommagerait les avions, précise Régis Lacote. Les services de l’aéroport répandent donc du formiate de potassium, un produit dégivrant sous forme liquide ou solide :

« On compte en moyenne trente minutes pour déneiger une piste longue de 4 200 mètres et vingt minutes pour les pistes courtes de 2 700 mètres. »
  • Dégivrage

Lorsque la neige se dépose sur les avions, il faut procéder à un dégivrage de leurs ailes et de la carlingue. Le glycol, un produit utilisé pour dégivrer les avions avant le décollage, est mélangé à de l’eau chaude et projeté sur l’appareil en cas de température négative. Cela permet d’éviter qu’il soit trop lourd avant le décollage. En 2010, un hiver très rigoureux avait touché la France, et le stock de dégivrant avait été jugé insuffisant pour dégeler les avions des aéroports parisiens.

Trafic ferroviaire : des ralentissements pour éviter la casse

Mardi, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, rapportait sur Twitter avoir mis quatre heures pour relier Paris à sa ville, alors que le trajet s’effectue d’habitude en un peu plus de deux heures. Un tweet qui n’a pas échappé à la SNCF, qui s’est empressée de répondre sur le réseau social avec une vidéo explicative.

« Lors d’intempéries, des mesures de sécurité sont prises pour réduire la vitesse sur les lignes. En effet, la vitesse est réduite à 220 km/h, cela évite les projections de glace sur les TGV. »

La vidéo précise que la neige présente sur les voies ou sous les trains est aspirée et se solidifie en formant des blocs de glace sous et sur les côtés du train. Le danger est que ces blocs de glace se détachent lors du croisement de deux TGV, risquant alors d’endommager les vitres latérales ou le pare-brise du conducteur.

De son côté, la RATP va continuer à faire circuler des trains et des tramways la nuit « afin d’éviter le gel de ses installations », a-t-elle annoncé.

Axes routiers : le salage parfois inutile face aux chutes de neige

Côté routier, la préfecture d’Ile-de-France a rappelé mercredi les conseils déjà exprimés la veille. Ainsi, les Franciliens sont-ils invités à ne pas utiliser leurs voitures, et la circulation a été interdite mardi dès 14 heures aux véhicules de plus de 7,5 tonnes, qui devaient contourner la région ou s’arrêter dans une des quarante-trois zones de stockage de poids lourds.

Les voies rapides ont été salées et déneigées, mais par endroits les chutes de neige ont été trop importantes pour que le salage suffise, a annoncé mercredi la ministre des transports, Elisabeth Borne. Ainsi, les services de la voirie n’ont-ils pas pu empêcher que plus de neuf cents voitures restent bloquées sur la N118 — au sud-ouest de la capitale — « parce que les réseaux secondaires n’étaient pas déneigés », a expliqué Mme Borne.

Selon le ministère de l’intérieur, plus de deux mille cinq cents pompiers, gendarmes et opérateurs routiers étaient mobilisés mercredi matin en Ile-de-France pour dégager les routes.

A Paris, la consigne donnée aux automobilistes a été suivie, mais les perturbations sur les réseaux de transports en commun franciliens ont eu pour résultat une très forte demande de taxis et de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). En conséquence, les tarifs proposés par les applications de VTC se sont envolés dès mardi soir.

Le Parisien a ainsi relevé que pour un trajet de 6 km dans Paris, « il fallait compter vers 19 h 45 entre 52,10 et 91 euros ». Des prix qui sont retombés dans la journée de mercredi, restant tout de même un peu plus élevés que les tarifs habituellement proposés.