Est-il possible de reprendre un même patron de scénario et d’en coudre un récit original ? Difficile de répondre à l’issue d’un seul tome, mais Black Torch, paru jeudi 8 février, devra relever un défi majeur : faire aussi bien que le blockbuster Bleach, que ce nouveau manga rappelle étrangement en narrant le parcours d’un adolescent surpuissant et loyal qui combat des entités maléfiques.

Première série du mangaka trentenaire Tsuyoshi Takaki, Black Torch commença d’ailleurs à paraître au Japon en 2016 dans la même écurie, la maison d’édition Shueisha, au moment où Bleach écumait ses derniers chapitres et dont le final « bâclé » après quinze ans de bons et loyaux services avait provoqué la colère de nombreux fans.

« Black Torch ». / Tsuyoshi Takaki

Pas de surprise, donc à la lecture des premières pages. Le lecteur fait connaissance avec Jiro, un jeune descendant de ninjas un peu paumé qui touche sa bille en arts martiaux. L’adolescent qui a bon fond possède aussi la faculté de communiquer avec les animaux. C’est en portant secours à des bêtes du quartier qu’il va se retrouver dans les pattes de mononokes, des démons anthropophages. Pour le défendre, Rago, un mononoke repenti sous les traits d’un chat noir, va fusionner avec Jiro. Pris en étau entre le clan des démons, auquel il appartient désormais, et celui des humains exorcistes, le héros devra trouver une issue impossible.

Récit classique de destinée de combattants, Black Torch se différencie toutefois par sa vision contemporaine des ninjas et de l’exorcisme. Pas de sabres ni de tenues traditionnelles, un code d’honneur sans leçon de morale, le premier tome ne tergiverse pas et offre des combats urbains nerveux. Les personnages sont bien esquissés et ont du caractère sous le crayon de Tsuyoshi Takaki, qui soigne aussi l’apparence des monstres secondaires. Très plaisant à parcourir, Black Torch laissera toutefois peut-être de marbre les lecteurs las des scénarios d’action classique.

« Black Torch ». / Tsuyoshi Takaki

Black Torch, de Tsuyoshi Takaki, traduction de Sébastien Ludmann, tome I le 8 février 2018, éditions Ki-oon, 192 pages, 6,90 euros.